samedi 21 octobre 2006

Win Vandekeybus - Spiegel (Théâtre de la Ville - 20 Octobre 2006)

Etrange début de saison. D'abord une reprise d'un spectacle à 15 ans de distance, maintenant un bilan d'anniversaire de 20 ans. Ma première visite au Théâtre de la Ville fut pour "Immer das Selbe gelogen", et je ne pense pas avoir loupé beaucoup des spectacles de Vandekeybus depuis. Conquète de la gravité, impressionnantes démonstrations de physicalité et spectaculaires prises de risque, tout cela est bien présent dans ce récapitulatif en forme, si on en croit le titre, d'auto-portrait. Il y a des chutes et des roulades, il y a des jetés de brique, il y a des couples qui s'empoignent, s'étreignent et se rejettent. Pourtant, tout cela ne m'a guère satisfait. Parce qu'un spectacle de Vandekeybus, c'était aussi un voyage mental. Jouant avec les lumières et les décors, par les séquences vidéos, par le jeu des danseurs d'Ultima Vez, dans les moments creux des spectacles, entre les explosions d'énergie, il proposait souvent des images fortes, parfois à la limite du malaise, comme issues d'un rêve dérangeant - jusqu'au risque d'en faire trop, et de tomber dans le shocking complaisant. Rien de cela ce soir. Afin d'unifier les extraits choisis, le décor a été réduit à sa plus simple expression, quoique garni de quelques indispensables accessoires, fond-rideau, chaise enchaînée en l'air, crochets menaçants. Mais aucune image ne se dégage vraiment. Les ambiances se succèdent sans avoir le temps de s'installer, et au total, rien ne fait vraiment sens.
Bien sur, il est agréable de revoir certaines scènes - mais là où elles s'inscrivaient dans un contexte, ici elles tournent à vide. J'adore par exemple le jeu des briques, issu de "What the Body Does Not remember", en répétition / variation / prolifération ; mais ce principe irriguait toute la pièce, ce qui en renforçait l'impact. Idem pour "7 for a Secret never to be told", le spectacle m'avait beaucoup plu, qui proposait une construction théâtrale très différente du reste de la production Vandekeybusienne : en arracher une séquence l'affadit. Et d'une manière générale, aucune séquence ne semble plus nécessaire ; cela aurait pu être d'autres extraits, présentés dans un ordre différent. Cette absence de structure ou de thématique forte affaiblit l'ensemble de l'édifice, et même chacune de ses parties. De plus, les traits chorégraphiques qui ressortent s'apparentent du coup à des clichés : corps arc-boutés, couples en confontations, courses ...
Le plus grand plaisir a été de retrouver quelques morceaux musicaux que j'avais oublié : un quatuor de Thierry de Mey, ou la puissance d'Arno éructant "Watch Out Boy". C'est est un peu peu.

Radio


Quelques musiques utilisées par Vandekeybus dans ses spectacles : de Mey, Byrne, Vermeersch ... Je n'ai pas le Arno, malheureusement !

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