Jean-Philippe Viret Trio (Les Disquaires - 24 Mai 2008)
Bonne occasion de retourner dans la petite salle les Disquaire : profiter du passage du trio de Jean-Philippe Viret, dont j'avais beaucoup apprécié le dernier opus L'indicible. Depuis, ils ont changé de batteur (Antoine Banville peut-être trop occupé par son nouveau projet Illinx, c'est désormais Fabrice Moreau, déjà vu à la clôture de La Fontaine) et de maison de disques (adieu Minium ex-Sketch bonjour Melisse nouveau label fondé par Edouard Ferlet), et entrent en studio la semaine prochaine pour enregistrer un nouveau disque qui sortira sans doute en septembre.
Ce sont les morceaux de ce futur CD qu'ils joueront ce soir, une sorte de répétition générale, qui leur permet d'en tester les structures et les limites.
Le premier titre donne le ton général : "l'heure est grave" ; même si Viret explique qu'il ne faut pas le dire avec emphase, genre catastrophique et appel au secours, n'empêche : l'ambiance est bien à la gravité, au sérieux, à l'exigence.
L'entente entre Viret à la contrebasse et Ferlet au piano est prodigieuse : leurs lignes se complètent et se complexifient l'une l'autre, sur les plans rythmiques mélodiques et sans doute aussi harmoniques, et les superpositions créent de superbes polyphonies qui méritent bien le qualificatif de "orchestre à trois". Préférant généralement les tourbillons aux cavalcades, ce sont souvent des moments en spirale, des boucles décalées, des vortex, qui emmagasinent et redistribuent l'énergie.
A la batterie, le nouveau venu Moreau me semble parfois en faire trop ; trop de cymbales, souvent, qui n'apportent pas de contrepoint suffisamment marqué aux deux autres. Mais le moments magiques de fusion entre les trois restent nombreux ; ceux-ci sont plus importants que les solos, qui se fondent dans la trame des morceaux, au point que le public attendra systématiquement la fin des morceaux pour applaudir chaleureusement, et même quelques secondes de plus : là encore, l'aspect "orchestre à trois", et même orchestre symphonique, l'emporte.
Cette même musique sera jouée après la sortie du disque, au New Morning. Sans doute le public y sera-t-il plus nombreux : hier, nous étions moins de 20. Expérience rare ! Donc rappelez-vous de l'adresse : 6 rue des taillandiers ; il y a de la bonne musique, des places disponibles, et des prix imbattables.
3 commentaires:
(commentaire à effacer après utilité car il n'a rien à faire ici)
J'ai tenté d'aller voir tes photos du pique-nique mais flickr m'a dit qu'elles étaient du domaine privé (ou quelque chose du genre), bref il n'a pas voulu.
Ça aurait du marcher en passant par le lien mis sur http://paris-carnet.org/pique-nique-mai-2008 qui court-circuite le coté "privé" de ces photos, mais c'est vrai, pourquoi se compliquer la vie comme ça ? Bref, je les ai repassées en "public".
Merci.
C'est rigolo sur tes photos je vois partir ceux que je n'ai pas vu s'en aller parce que je dormais. Ça m'évite un "blanc".
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