dimanche 9 décembre 2007

Cycle Pierre Boulez 4 (Cité de la Musique - 8 Décembre 2007)

Après Monteverdi, c'est Bach qui est apposé à Boulez. Mais le résultat est moins fructueux : les deux musiques ne me semblent guère s'enrichir l'une l'autre de ce rapprochement.

Johann Sebastian Bach - Suite pour orchestre n°3 BWV 1068

Pierre Hantaï dirige le Concert Français avec une gestuelle d'acteur de film muet, à la fois guindé et un peu lunaire. "Ouverture" triomphale (et un peu longuette) où la violoniste Amandine Beyer affiche une brillante virtuosité, "air" fort connu (d'où ? pub ? film ? transposition pop ?), puis trois danses, pleines de joie de salon (gavotte, bourré, gigue, mais vues coté aristo plus que campagnard).

Pierre Boulez - Dialogue de l'ombre double

Cela reste une de mes pièces préférées de Boulez (le fait que j'adore le son de la clarinette aide !). Je pourrai me passer de la mise en scène (lumières éteintes ou allumées pour différencier les passages joués des intermèdes électroniques), qui va à l'encontre de la simplicité de cette partie électronique, relativement peu spectaculaire, et du coup mieux taillée pour affronter le passage du temps.

Johann Sebastian Bach - Concerto brandebourgeois n°5 BWV 1050

Cette fois, Pierre Hantaï est derrière le clavecin. Il balance la cadence de la fin de l'allegro comme une improvisation, avec une fougue et un naturel revigorants ! Dans l'affetuoso, trio pour clavecin violon et flute, la faiblesse (en volume) de cette dernière endommage l'équilibre des lignes : puisqu'il s'agit d'instruments d'époque, cette douceur de son est-elle inévitable ?

Pierre Boulez - Anthèmes II

Comme d'habitude, Hae-Sun Kang joue cette pièce sans partition (Alain Damiens ne peut le faire dans le Dialogue, puisque son passage d'un pupitre à l'autre, rappel visuel de "Domaines", fait partie de la mise en scène apparemment obligatoire). Je suis moins embarqué que parfois ; la spatialisation ressemble par moments à une démonstration du logiciel suiveur de partition, avec des signaux particulièrement saillants (coups d'archet, figures musicales distinctes) bien appuyés pour être repérés par l'ordinateur, qui déclenche alors telle ou telle transformation.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Assez d'accord avec toi pour la mise en scène, qui me semblait trop "illustrative" pour etre vraiment intéressante.

Je t'ai apercu dans la salle, ai tenté de t'attraper à la sortie... Echec. Une autre fois...

bladsurb a dit…

Dommage en effet de s'être loupé (quoique j'étais moyennement en forme pour discuter ensuite autour d'un verre).

Anonyme a dit…

Mais je me rends compte que tu vas au concert du 16 à la CdM ! Peut-être pourrions-nous nous y croiser ;)