jeudi 13 décembre 2007

Cycle Pierre Boulez 5 (Cité de la Musique - 12 Décembre 2007)

Pierre Boulez - Rituel in memoriam Bruno Maderna

Surprise lors de l'arrivée dans la salle : les 8 groupes instrumentaux sont amplement spatialisés, répartis sur des plateaux tout autour de la salle : 3 groupes instrumentaux sur la scène, 3 en fond de salle, 1 de chaque coté ; et Pierre Boulez qui s'installe sur une estrade centrale, dans mon dos donc, vu que je suis au premier rang. "Rituel" est une des pièces les plus accessibles de Boulez, basée sur des principes assez simples : une succession de sections impaires au rythme lent dicté par le chef, et des sections paires pas plus rapides mais plus libres ; une lente augmentation des durées et des volumes, les groupes s'ajoutant les uns aux autres les uns après les autres ; une déflation en ultime section pour faire le voyage dans l'autre sens. Mais c'est aussi l'une des plus directement émouvantes : les résonances des gongs, les appels répétés des cuivres, les duos des clarinettes, le caractère hiératique, apparemment répétitif mais toujours changeant, tout cela donne une partition atypique, funèbre sans être lugubre, portant au recueillement et à l'introspection, un requiem d'acceptation plus que de révolte.
Ls forte spatialisation pose la question de l'emplacement dans la salle, qui recoupe un peu le problème du recours au hasard : il faudrait entendre plusieurs fois l'oeuvre, en se déplaçant dans la salle, pour en avoir une vision globale ; l'écoute est donc forcément un peu frustrante : ce que font précisément les groupes du fond de salle, je ne sais pas, masqués qu'ils étaient par les cuivres devant moi.

Augusta Read Thomas - Helios Choros III

L'Orchestre de Paris est revenu sur scène normalement, et Cristoph Eschenbach s'installe au pupitre. Cette pièce, partie finale d'un triptyque, s'orne de détails orchestraux constamment renouvelés, mais a tendance du coup à se noyer un peu dans des détails, sans qu'une forte personnalité ne se dégage. La fin par contre est magnifique, un solo de violon sur fond glacé et tendu de cordes minimales, puis deux ponctuations d'archet, et silence.

Pierre Boulez - Eclat/Multiples

Exit Orchestre de Paris, bienvenue à l'EIC. Pierre Boulez de nouveau dirige. "Eclat" est trop pointilliste à mon gout, une succession de bribes de notes, déclenchées au doigt et à l'oeil par le chef. Ca scintille et ça poudoroie, mais à vide. Plus de belle matière pour le second volet "Multiples", avec le renfort de 8 altos. Des sonorités pour le coup typiquement bouleziennes.

Aucun commentaire: