Cycle Pierre Boulez 5 (Cité de la Musique - 12 Décembre 2007)
Pierre Boulez - Rituel in memoriam Bruno Maderna
Surprise lors de l'arrivée dans la salle : les 8 groupes instrumentaux sont amplement spatialisés, répartis sur des plateaux tout autour de la salle : 3 groupes instrumentaux sur la scène, 3 en fond de salle, 1 de chaque coté ; et Pierre Boulez qui s'installe sur une estrade centrale, dans mon dos donc, vu que je suis au premier rang. "Rituel" est une des pièces les plus accessibles de Boulez, basée sur des principes assez simples : une succession de sections impaires au rythme lent dicté par le chef, et des sections paires pas plus rapides mais plus libres ; une lente augmentation des durées et des volumes, les groupes s'ajoutant les uns aux autres les uns après les autres ; une déflation en ultime section pour faire le voyage dans l'autre sens. Mais c'est aussi l'une des plus directement émouvantes : les résonances des gongs, les appels répétés des cuivres, les duos des clarinettes, le caractère hiératique, apparemment répétitif mais toujours changeant, tout cela donne une partition atypique, funèbre sans être lugubre, portant au recueillement et à l'introspection, un requiem d'acceptation plus que de révolte.Ls forte spatialisation pose la question de l'emplacement dans la salle, qui recoupe un peu le problème du recours au hasard : il faudrait entendre plusieurs fois l'oeuvre, en se déplaçant dans la salle, pour en avoir une vision globale ; l'écoute est donc forcément un peu frustrante : ce que font précisément les groupes du fond de salle, je ne sais pas, masqués qu'ils étaient par les cuivres devant moi.
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