Bass Desires (Théâtre du Châtelet - 1 Février 2007)
Présenté comme l'un des groupes de jazz les plus novateurs des années 80, et réuni ce soir suite à plusieurs années d'effort de la part de François Lacharme, Bass Desires est un collectif plutôt atypique en jazz, puisque composé d'un bassiste, d'un batteur, et de deux guitaristes ; l'un des deux guitaristes se mettrait à chanter qu'on aurait une formation plus typique du Rock !
Le leader du groupe est censé être le bassiste, Marc Johnson, homme très discret sur scène, à qui il faut presque forcer la main pour qu'il se lance dans un solo, où il se livre alors à des explorations harmoniques parfois aventureuses, mais conservant une inébranlable élégance dans la rythmique. A la batterie, Peter Erskine, solide, très régulier, un peu trop à mon goût, par trop prévisible, et explosif dans de rares et courts solos. Mais l'essentiel de la musique vient des deux guitaristes, qui enchaînent leurs interventions : Bill Frisell, au son cristallin, presque pétillant, économe et subtil, et John Scoffield, au son plus ambré, plus épais, presque sirupeux, utilisant les pédales pour ajouter quelques effets spéciaux.
Leur univers est varié, bien que préférant nettement des allures modérées, il passe d'un blues à une mélodie exotique, d'un rock ("House of the Rising Sun") à un standard de Jazz ("Resolution" de Coltrane), d'une reprise Pop à un air de Reggae. Ce n'est pas vraiment de la musique révolutionnaire (j'ignore quel a pu être leur impact il y a 20 ans), mais c'est très agréable, plutôt tranquille, peut-être même un brin trop confortable. Sous les lumières soignées du Châtelet, et au milieu d'un public heureux, la soirée est excellente.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire