Does the English Queen Know What Real Life is About ?
Le titre ne sera pas explicité, ni par le livret, ni par la danse. 4 femmes d'un coté, 5 hommes de l'autre, qui se recoupent momentanément en couples mais restent plus souvent en groupes de même sexe, peut-être la chorégraphe russe, du genre autodidacte, veut-elle nous parler d'éducation sentimentale. Une structure est posée en fond de scène, avec des barres, des cordes, un étage où s'allonger, comme ces machineries très prisées par François Verret. La danse est puissamment athlétique, ample, acrobatique, mais assez répétitive. Trop d'intensité anesthésie l'intensité, et pour tenir 45 minutes, ça manque d'une écriture dramatique en moments forts et faibles. Dommage, parce que la technique des danseurs est admirable - les corps se désarticulent de spectaculaire manière, avec une absence totale d'expressivité faciale qui fait plus songer à des pantins ou à des robots (le livret nous parle de Forsythe, mais l'effet produit est extrêmement différent : en simplifiant fichtrement, la technique chez Forsythe libère le corps des contingences articulatoires, ici elle accentue la sensation d'asservissement des corps qui ne résistent plus aux ordres). La musique électronique, d'une faible qualité, et les éclairages, peu élaborés, n'aident pas.
The Other Side of the River
Cette fois, il y a plus une histoire : dans les années 60, des employés d'une laverie portent momentanément les habits des clients américains et s'imaginent une vie plus glamour. La musique de base, électronique et toujours aussi médiocre, est heureusement coupée d'extraits divers, comme entendus à la radio et porteurs de rêves, partition de comédie musicale, air de tango, chanson de Montand, sur lesquels les 3 femmes et les 6 hommes, abandonnant leurs planches à repasser dans un épais nuage de fumée vaporeuse, se lancent dans des chorégraphies toujours aussi spectaculairement athlétiques (extraordinaire performance physique que de danser 90 minutes à ce niveau d'intensité !). Le livret déchiffre des scènes qui seraient restés obscures (le personnage de la prostituée, par exemple), et tente de donner un aspect très "politique" à ces pièces ; pousser l'aspect théâtral serait sans doute plus efficace, si Olga Pona a des messages à faire passer sur son pays. Pour l'instant, l'impression reste mitigée, un bouquet de promesses, mais qui demanderont pas mal d'efforts pour véritablement s'épanouir.
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