Tania Kross et Ernst Munneke (Cité de la Musique - 6 Juin 2005)
En fait, il y a méprise. Il me semble que le concert que j'avais visé, c'était le Tölzer Knabenchor chantant des motets de Bach et de Schütz, suivi de Laurence Equilbey présentant des oeuvres de Rihm, Cage ou Hurel. C'était dimanche, à 15h. Et puis, quoi : erreur de remplissage de grille ? de saisie ? d'informatique ? En tous cas, mon billet est daté lundi 6 Juin 20h, c'est le cycle "Rising Stars" et non la biennale d'art vocal, l'amphithéâtre au lieu de la salle des concerts.
Et donc, un récital de lieds, par la toute jeune (même pas 30 ans) mezzo-soprano Tania Kross, métisse antillaise glissée dans une tenue couleur guèpe, accompagnée par le pinaiste Ernst Munneke, grand échalas en frac flottant.
Au menu, on a : Hugo Wolf (qu'ils théâtralisent drolatiquement, lui faisant mine de déchiffrer péniblement une longue cadence finale, qu'elle le force à abréger de regards excédés) ; Xavier Montsalvage (un contemporain, déjà oublié) ; Kurt Weill (belle réussite, elle possède la gouaille et lui le swing qui vont bien) ; Claudio Monteverdi (qu'elle dramatise à outrance) ; Georg Friedrich Haendel (très équilibré et agréable) ; Enrique Granados (je ne me souviens plus) ; Gioacchino Rossini (dont je continue de préférer les tournedos) ; Igor Stravinski (un extrait du "Rake's Progress", drole, virtuose, très réussi).
La cinquantaine de personnes dans la salle a suffisament applaudi pour avoir droit à quelques bis, et tout le monde, public et interprètes, semblait de bien bonne humeur, moi itou d'ailleurs.
La voix de la dame ? Désolé, mais c'est vraiment peu mon rayon. Dans l'humour et le jeu sur scène, elle a de grandes dispositions. Pour la passion, il faudrait peut-être qu'elle vive un peu plus, afin de pouvoir puiser plus profondément en elle. Et pour la colère, elle possède l'énergie, parfois tonitruante, mais il manque la pointe de glacé ou de tranchant qui la rendrait vraiment effrayante.
Et Munneke, en tout-terrain, sait se mettre au service de sa partenaire, et se fait oublier, sauf quand il ne faut pas. Pas de faute.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire