samedi 16 octobre 2004

Sasha Waltz - Impromptus (Théâtre de la Ville - 15 Octobre 2004)

La scène, comme fracassée en deux plaques, impressionne, et les angles en contre-plongée donnent, de la hauteur de ma place, un début de vertige.
Dans un angle, sur l'avant, trone un piano. Cristina Marton y joue, sans la ramener, presque discrètement, les impromptus de Schubert (d'où le nom de la pièce ...), ainsi que quelques lieds, chantés avec coeur et profondeur par Judith Simonis ; chaque morceau est encadré de plages de silence.
Sur la scène se succèdent des couples, parfois plusieurs en même temps, et quelques groupes plus indifférenciés. La danse tente un équilibre pas toujours évident entre des positions parfois acrobatiques (comment un corps peut-il s'enrouler en tous sens autour d'un autre, sans jamais toucher terre : exercice intéressant mais relativement vain), un langage chorégraphique moderne (courses à la Keersmaeker, mais sans la fonction de pulsion énergétique ; mouvements élastiques à la Forsythe, malheureusement un cran en-dessous ; etc.), et des figures assez classiques (des pas de deux racontant des histoires d'amour, des scènes de groupes pour montrer l'aliénation de la vie sociale...).
Quelques éléments de théâtre ponctuent les 90 minutes de la pièce : un couple entre chaussé de bottes remplies d'eau, ce qui fait de charmants glou-glous quand ils se promènent. Des craies rouges et noires apparaissent, dont les danseurs se servent pour maculer le plancher et leurs corps. Les bottes, vidées sur la craie, font des coulures aux couleurs tragiques. Des danseuses se baignent pour se laver. Et c'est tout. On dirait du Pina Bausch, mais minimalisé, tant dans la durée que dans l'intensité, et comme les intentions de la pièce restent floues, le résultat reste faible.
Comme en plus, et j'en ai ici la confirmation, la musique de Schubert m'indiffère totalement, cette soirée a été globalement décevante. Rendez-nous "Körper" !


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