Musicatreize (Cité de la Musique - 1 Juin 2004)
Maurice Ohana - Nuit de Pouchkine
Courte pièce de 8 minutes, pour choeur et haute-contre, accompagnés d'un violoncelle. Les circonstances de composition (écrite en deux jours pour un remplacement !) ont peut-être aidé à lui donner une fraicheur et une spontanéité très agréable. Parfaite pièce apéritive.
François-Bernard Mâche - Heol Dall
Ca commence par les deux pianistes se livrant à un concours de machines à écrire, et se termine par le choeur caquetant des onomatopées. Dans le catalogue d'effets déployés entretemps se glissent quelques épisodes plus heureux, comme des glissandis vocaux presque Xenakiens, ou des phrases enlevées jetées au pianos. C'est peu. Du coup, c'est long.
Iannis Xenakis - Nuits
Inécoutable sur CD, l'oeuvre doit se vivre en live. Les aigus funèbres déchirent, les basses monastiques tremblent. La barbarie déferle dans un raffinement d'écriture aux inventions fertiles. Xenakis ne cherche pas à séduire, mais à creuser. Et il pose ici une marque indélébile.
Luigi Dallapiccola - Canti di prigionia
Vraiment étrange et triste que Dallapiccola ne soit pas plus connu (mais je n'ai moi-même aucun CD ! C'est à réparer...) ! Car cette musique est à la fois belle, évidente et profonde. Les lignes vocales, de nature dodécaphonique, sont enchassées dans un écrin de pianos de harpes et de percussions légères, qui dans leur invocation répétée du Dies Irae, font comme des colliers de larmes étincelantes (l'image est curieuse, mais j'assume). Emotion drapée d'élégance. Magnifiquement triste.
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