Marta Gentilucci - Da una crepa
L'effectif de cette oeuvre est si atypique que je me demande si elle n'a pas été écrite spécialement pour ce soir, qui en requérait un du même type pour la pièce maîtresse : 1 soprano solo, 5 choristes, clarinette, percussions, violoncelle, et électronique en temps réel. La soliste est Amandine Trenc, issue et accompagnée de l'ensemble "Les Cris de Paris", les musiciens viennent principalement de l'EIC.
Le début est curieusement assez modeste, en a-plat presque homophone. Puis les choses prennent de l'ampleur, les voix des choristes se séparent, l'émotion devient plus présente. Pas mal.
Jonathan Harvey - Chant, Three Sketches
Ce sont du coup quatre courtes pièces de Jonathan Harvey pour violoncelle solo, qui nécessitent des réaccordages de l'une à l'autre, ce que Eric-Maria Couturier effectue avec rapidité et précision. Interprétation impeccable, pour des pièces où sous la légèreté on entend toujours une part mystique (ici, la rituelle du chant de cérémonie).
Johannes Maria Staud - Le Voyage
C'est pour cette pièce que j'ai osé retourner dans cette salle au sous-sol du centre Pompidou qu'en fait je n'aime guère, parce que je suis souvent déçu par ce que j'y entends. Staud avait composé une sorte de teaser,
appelé "Par Ici !", qui m'avait emballé. Mais la version définitive est assez différente (encore une bande-annonce quelque peu mensongère !). Le texte, interprété, c'est-à dire lu et aussi joué, avec déplacements et mise en scène, par Marcel Bozonnet, prend une place prépondérante. Ca tombe bien, c'est un poème de Baudelaire que j'adore, le seul poème long dont je connaisse de larges parts par coeur. C'est d'ailleurs l'occasion de redécouvrir certains passages oubliés. Autour du texte, les musiciens (trompette, percussions, accordéon, violoncelle), le choeur (les 6 membres des Cris de Paris), et l'électronique, proposent des habillages divers, dont l'adaptation au récit n'est pas toujours évidente. Mais j'aurais préféré une présence plus centrale de la musique, qui aurait pu réciter le texte par évocations à la place du comédien. Là, l'exercice m'a un peu dérouté (mais je ne suis pas habitué aux récitations publiques de texte).
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