jeudi 11 décembre 2008

Dave Liebman - Sketches of Spain (Cité de la Musique - 10 Décembre 2008)

Bel hommage à l'album de Miles Davis et Gil Evans, avec l'élégance de ne pas sentir la naphtaline. Le trio Dave Liebman + Jean-Paul Celea + Wolfgang Reisinger se fait accompagner du guitariste Manu Codjia, et d'un orchestre au nom particulièrement glamour, "Orchestre du Conservatoire à rayonnement régional de Paris", réduit à ses cuivres, quelques bois, quelques percussions, et une harpe.
C'est d'ailleurs la harpiste, Delphine Latil, qui entame les hostilités, très librement ; et Manu Codjia je crois, qui introduit le thème si célèbre du "concerto Orange Juice", comme disait Pete Postlethwaite dans Brassed Off. Par rapport à la trompette de Miles, le saxophone soprano de Dave Liebman apparait moins incandescent, plus mélancolique, ce qui convient bien pour un hommage. L'orchestre dirigé par Jean-Charles Richard, également directeur artistique du projet, suit gentiment la partition. Caressant ses cymbales aux plumeaux, Wolfgang Reisinger semble s'ennuyer un peu.
Puis le Jazz s'offre une parenthèse. Solo teigneux et grondant, par moment percussif, du contrebassiste Jean-Paul Celea, accompagné par de longues notes aigües, étirées au pied par de multiples pédales, que Manu Codjia extirpe de sa guitare ; Dave Liebman les rejoint au bout d'un moment, de traits fulgurants ; la batterie vient et monte peu à peu en tension ; guitare et saxophone se densifient, un envol lent et assez prodigieux ; et soudain, l'orchestre se réveille, impose en force la grille harmonique de Rodrigo au quatuor, qui effectue une sorte d'atterrissage d'urgence impressionnant pour recoller au morceau de départ. Fin de la parenthèse. Il y en aura quelques autres.
Dans la soirée se côtoient deux matériels. D'un part, une retranscription assez fidèle du disque, même si le son orchestral n'est pas le même, et que les musiciens apportent leur couleur propre - par exemple, les accents chaleureusement sépharades de Liebman pour l'Amour Sorcier, avant des échos plus balkaniques un peu plus loin, sacrés voyages. Et d'autre part, des moments beaucoup plus directement de Jazz, solos, duos surtout, trios, où le talent des musiciens imposent le respect. Manu Codjia, comme d'habitude, par sa facilité aux dialogues fructueux, ses trouvailles sonores, sa volonté de recherche et de prise de risque, m'impressionne. Reisinger, quand enfin il en a l'opportunité, fait parler la poudre, belle énergie, tout en restant très propre, et jolis jeux avec un percussionniste (Arnaud Biscay ou Maxime Hoarau ?) qui saura l'accompagner tout au long du concert, avec relativement peu d'objets mais pas mal d'inventivité et un bon sens de l'adéquation.
Finalement, une très bonne soirée, qui étrangement, alors que j'avais l'impression d'une assez grande liberté dans les parties les plus Jazz, se termine pile poil à l'heure prévue - hasard ou construction beaucoup plus stricte qu'en apparence ? Un petit bis, qui n'est qu'une répétition - dommage, j'aurais aimé qu'ils concluent par un standard de "Porgy and Bess", par exemple...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ALORS, A QUAND UN NOUVEAU LYNCHAGE NUMERIQUE, MINABLE CONNARD DE FLIC, ORGANISE POUR ” SORTIR DE LEUR BOITE DES GENS ” QUI AURAIENT BESOIN D UNE BONNE LECON PARCE QU'AYANT DÉPLUT A CE GROS LACHE DE SI PEU PRESIDENT , MEUH ? http://embruns.net/ aka- Merci de votre commentaire. -Il a été bien enregistré et sera publié prochainement après validation.

bladsurb a dit…

De l'inconvénient de s'inscrire aux Paris-Carnet, je suppose ...