Meg Stuart + Philipp Gehmacher - Maybe Forever (Théâtre de la Ville - 14 Février 2008)
"Placement libre" : je m'attendais du coup à une disposition scénique particulière, mais pas du tout ; c'est juste que les meilleures places seront à ceux qui sont arrivés le plus tôt, au lieu d'être à ceux qui ont réservés les premiers. Mais deux rangées sont quand même réservées aux VIP, faut pas non plus tout mélanger... Mais le remue-ménage que cela introduit crée une ambiance particulière, où on sent qu'il pourrait se passer des choses inédites (attente déçue, bien sur ; si ce n'est un spectateur qui quittant la salle en cours de partie passera près du plateau pour y déposer une rose - et se faire applaudir ; St Valentin oblige ?).
Sur la scène à peine éclairée sont allongés Meg Stuart et Philipp Gehmacher, qui vont peu à peu se lever, en gestes malaisés, tendus, comme entravés, façon morts-vivants de cinéma bis. C'est lent, peu discernable à cause du faible éclairage, mais la bande son de Vincent Malstaf permet de s'installer plutôt confortablement dans cette lenteur forcenée.
Lumière, qui permet de voir le décor, plateau limité par un grand rideau lynchien (la chambre rouge de Twin Peaks) mais en bleu, et une grande photographie en fond, des pissenlits sous une fougère, qui changeront de saison en changeant de couleur. D'un coté, une chaise, ampli, micro, où s'installe Niko Hafkenscheid pour quelques chansons live à la guitare, rock néo-folk minimaliste, qu'il dit heureux de chanter ailleurs que dans son garage. De l'autre coté, des micros aussi, que Meg Stuart va utiliser ensuite pour raconter une sorte de poème en anglais "do you remember when I said ... I think you need me more than I need you ? ... I take it back".
Après ces intermèdes, nouvelle séquence de danse, en couple, mais toujours aussi contraints, empêchés, entravés par les conventions ou par une sorte de honte. Ils ne savent visiblement pas comment se comporter ensemble parce qu'ils ne savent pas comment habiter leur corps. Une brève étreinte se transforme en fiasco. Ils finissent par se séparer. La bande son passe des messages aigres doux sur l'amour, où je retiens "c'est merveilleux quand nous pensons à la même chose en même temps, ça permet de ne pas avoir à s'écouter l'un l'autre".
Nouvelles chansons soporifiques du garagiste. Passage des saisons sur la grande photo de Janina Audick.
Enfin, dernière séquence de danse, qui se décrispe un peu, du moins pour Meg Stuart : les bras se tendent et se tordent, le coprs et l'esprit semblent s'accepter ; Philipp Gehmacher lui reste toujours aussi coincé aux entournures, engoncé dans on ne sait quels blocages.
Et voilà. Ca dure une heure et demi. Il y aurait pu y avoir de la belle chorégraphie, mais tel n'était pas le projet. Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de la chose, qui se décompose en blocs coopératifs un peu disparates, entre la mise en scène, le chanteur guitariste, la photographie, et la danse, l'unité de tout ça n'est pas vraiment évidente, et le tout sans être vraiment raté n'est pas non plus vraiment passionnant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire