dimanche 17 décembre 2006

Emio Greco - Hell (Théâtre de la Ville - 16 Décembre 2006)

J'arrive juste à l'heure mais le spectacle a déjà commencé : lumières allumées et public en train de s'installer, les haut-parleurs braillent des tubes divers, du Midnight Oil, du disco, du Marylin Manson, et 8 danseurs et danseuses se donnent à fond dans des chorégraphies inspirées des pistes de discothèques et des clips musicaux, mais avec la maestria technique et l'engagement physique d'artistes professionnels. C'est un entre-deux parfait, et qui me scotche.
Malheureusement, la lumière bientôt s'éteint, et les choses sérieuses commencent.
Scène sobre, un portail lumineux d'un coté, un arbre sec de l'autre. Les danseurs reviennent s'installer derrière des pupitres, et entament une longue séquence où des gestes rapides et amples sont séparés par des plages d'immobilité et de quasi-silence. Lent, et long. Mais beau : l'éclairage est particulièrement sublime, en noir et blanc très travaillé, avec des reflets magiques, une "photographie de plateau" sensationnelle. Beau, mais lent et long. Et quand ça s'agite, c'est d'abord pour des sauts qui ressemblent à des démonstrations techniques, puis pour des épisodes qui zappent brutalement, et entre lesquels je ne vois guère de rapports. Ce ne sont pas les danseurs qui sont à blamer, qui rivalisent de personnalité et d'intensité dans l'expression corporelle. C'est plutôt l'ambiance, une mise en scène qui se prend irrémédiablement au sérieux, qui convoque "Zarathoustra" (mais en fond sonore, avec des bébés en pleurs par-dessus ...) et la Cinquième de Beethoven, qui demande aux interprètes de se déshabiller partiellement ou totalement, qui utilise dans le titre et le sous-texte Dante, et tout cela pour seulement proposer un très beau spectacle. Très beau, mais finalement prétentieux, et encombré de scories (les faisceaux de lumière qui aveuglent le public, la nudité injustifiée (surtout qu'esthétiquement, tous ces machins qui balottent, bof), ou le faux-spectateur qui monte sur scène pour devisser les ampoules).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher ami inconnu, merci pour votre commentaire sur "Hell", puisque je m'apprête à voir ce spectacle demain ici à Genève. Tiens, un commentaire de danse où l'on comprend tout (ce qui est écrit). Bravo.
Regina Joye

bladsurb a dit…

Essayez d'arriver en avance, le meilleur se passant avant l'horaire officiel de lever de rideau !