dimanche 15 octobre 2006

Michèle Anne De Mey - Sinfonia Eroïca (Théâtre de la Ville - 14 Octobre 2006)

En 1990, cette pièce marquait la naissance de la compagnie Michèle Anne De Mey. 16 ans plus tard, elle reprend l'ouvrage, en agrandit l'effectif d'un couple supplémentaire (autres changements inconnus - pièce non vue à l'époque).
Elle garde cependant l'innocence ("et quand je dis innocent, je devrais dire naïf") d'un début, tant dans le thème que dans la danse employée.
Cela nous parle d'un temps que les plus de vingt ans ne peuvent plus connaître ; un temps de bande, de tribu, de découverte de la sensualité, entre jeux et défis, démonstrations et provocations, entre complicités et rivalités, amitiés et plus si affinités, même temporaires. Les couples se font et se défont, dans l'insouciance que permet l'abscence d'enjeux. C'est un âge qui ne sait pas encore que l'on peut souffrir. (d'ailleurs, cet âge existe-t-il vraiment ? ou n'est-ce qu'un souvenir mythifié ?)
La danse aussi est une naissance. Les leçons minimalistes de "Rosas danzt Rosas" sont adoucies ; reste l'individualisme des interprétations (large latitude laissée à chacun pour effectuer les mêmes gestes, dans les rythmes, les amplitudes, les détails, chaque personnalité marquant de son empreinte des séquences au départ identiques), mais le plateau, quoique largement dégagé, n'est jamais vraiment nu. Une corde le traverse, puis des balles de tennis, des vêtements de soirée, et pour finir des seaux d'eau, balancée en magnifiques gerbes sur les corps révélés, transformant la scène en espace de glissades et d'éclaboussures.
De la musique de Beethoven est surtout utilisée la part d'insolence, de brillance, de force vitale. Le spectacle respire le bonheur, sans prise de tête, sans complexités, infuse une forme d'allégresse bienvenue. Cette absence de profondeur, cette naïveté donc, est aussi une limite.

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