Quatuor Arditti (Cité de la Musique - 6 Novembre 2005)
Alban Berg - Suite Lyrique
Grand classique du XXème siècle, cette oeuvre raconte la descente aux enfers d'un amour impossible. La douceur du début ("allegretto gioviale" et "andante amoroso") vole en éclat dès le "allegro misterioso - trio estatico" que les Arditti rendent d'une modernité tranchante, dans un climat fantomatique à couper au couteau. Le deuxième pic émotionnel sera, après le "adagio appassionato", le fiévreux, fou, douloureux "presto delirando - tenebroso", avant le "largo desolato" plus mental et reposé. Voyage psychiatrique, plongée dans les tourments d'une âme qui se brise, l'interprétation des Arditti se situe dans une veine très post-post-romantique (penser "Nuit transfigurée"), tout en se délectant (et nous régalant) des difficultés techniques.Brian Ferneyhough - Adagissimo
Mise en bouche de même pas deux minutes, cette pièce est constituée d'une couche aigüe insectoïde vrombissante, sur un substrat médian de "vent dans les herbes". Bref mais intense. Mais bref.Pascal Dusapin - Quatuor à cordes n°2 "Time Zones"
Celui-ci est beaucoup plus difficile d'accès que le dernier en date, entendu hier. Ce sont 24 séquences, certaines partageant des caractéristiques, pour une fuite labyrinthique entre les 24 fuseaux horaires de la planète. L'absence de linéarité, l'aspect éclaté, empèchent de pouvoir pleinement apprécier ce type d'oeuvre à la première écoute.Mise à jour : J'ajoute quelques quatuors dans le Pot-Pourri (Dutilleux, Ligeti, Ferneyhough, Saariaho). Dans ce dernier, un poème est chuchoté, écrit par Arseniy Tarkovski (père de), et qui dit : "Summer is gone / And might have never been. / In the sunshine it's warm. / But there has to be more."
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