Béla Bartok, Budapest Festival orchestra (Cité de la Musique - 15 Novembre 2005)
D'autres compte-rendus sont déjà disponibles chez le Vrai Parisien, chez guillaume, et sur ConcertoNet (qui lui indique bien la présence de deux ensembles de 27 cordes ; content ?).
Musique pour cordes, percussion et célesta
Cela commence mal... Le premier mouvement, tout en tension lentement exacerbée, doit, in fine, loin de s'effondrer tel un soufflet, sublimer dans le mystère. Ce soir, la pâte ne lève pas, le tableau reste morne. Heureusement, l'orchestre se réveille peu à peu, brille particulièrement dans les pizzicati qui couvrent presque le piano, et Ivan Fischer les force à respecter les accents rythmiques avec une précision remarquable. Ca claque joliment sec !Si la nuit manque aussi de glaciation, voire d'effroi, le dernier mouvement emporte avec entrain. Mais tout cela manque de cohérence ; l'attention est mise sur les détails, agréablement réalisés, au détriment de la ligne générale.
Le prince de bois
Difficile d'oublier que c'est de la musique pour ballet, même s'il s'agit de la suite orchestrale de 1932. Le surtitrage qui explique l'action scène après scène menace de réduire la musique à de la pure illustration, et l'orchestre abonde dans ce sens : caractérisation forte des personnages (flûte ironique, violons désespérés), piquant des décors (forêt frissonante, rivière menaçante), pittoresque des situations (princesse indifférente à son rouet, claudication du pantin), tout est rendu dans un luxe de détails impressionnant, mais trop hollywoodien à mon goût. La matière est riche, noble, opulente, et l'orchestre s'en donne à coeur joie, naviguant visiblement dans son élément, avec des tutti puissants et des soli ciselés, le tout impeccablement mis en place. Il n'empèche qu'on frôle par moments l'indigestion, et qu'on n'échappe pas vraiment à l'anecdotique.Mise à jour : J'ajoute au Pot-Pourri le premier et le dernier mouvement de la "Musique pour cordes, percussions et célesta", version 1958 par Reiner à Chicago, extraordinairement enregistré par Lewis Layton pour RCA ; plutôt que le "Prince de bois", un extrait du ballet suivant, le "Mandarin Merveilleux", par Boulez à New York ; et enfin, pour revenir à Budapest, une rencontre entre David Murray et le "Gipsy Cimbalom Band" de BALOGH Kalman.
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