David Krakauer - Klezmer Madness (Cité de la Musique - 20 Mai 2005)
Comme indiqué, Samizdjazz y était, et a déjà écrit son compte-rendu, avec plein de noms de morceaux dedans, ce qui va bien m'aider, vu que je n'ai rien noté ni rien retenu !
Premier morceau, "Der Gasn Nign". Krakauer se saisit du thème et ne lache plus le morceau : ça monte, ça monte, les notes grimpent à des hauteurs stratosphériques, dans un élan mystique et festif, jubilatoire et libérateur, qui n'est pas sans rappeler Coltrane (cette parenté, vue je ne sais plus où, m'avait étonné avant le concert ; je la comprends maintenant).
A partir du second morceau, les musiciens prennent plus de place. A la guitare électrique, Madame Sheryl Bailey, qui reste discrète dans son coin, et ne profite que de rares solos, pourtant assez intenses, bruitistes et abrupts. A l'accordéon, Robert Curto, qui me confirme que l'accordéon n'est pas un de mes instruments de prédilection. A la basse électrique, Mademoiselle Nicki Parrott, frétillante et sautillante blonde, qui bénéficie de quelques solos tout aussi bondissants qu'elle. A la batterie, Michael Sarin, très précis, peut-être trop, ce n'est pas un style de jeu que j'aime, il manque de "groove", c'est un train qui avance sur ses rails, je préfère la marée qui attaque la plage.
Enfin, DJ Socalled, aux échantillons, boîtes à rythme, et rap. Je n'ai été que partiellement convaincu. Les raps, en anglais ou en yiddish, m'ont peu intéressé, mais ils étaient rares. Les interventions aux boîtes à rythme ne me semblaient pas toujours nécessaires, le batteur aurait pu suffire. Les samplings ajoutaient par contre une couche originale à la musique, une touche indispensable dans le son de ce groupe.
Quel son ? Si le jeu de Krakauer est indubitablement du Jazz, la présence d'une guitare et d'une basse électriques, plus une boîte à rythme, donne un coté sauvage, brutal, presque hargneux par moments. Manière d'exorciser ce que la clarinette peut avoir de trop "joli" ?
Les morceaux s'enchaînent, présentés avec humour et pertinence par Krakauer, dans un excellent français. Le public, très nombreux, entassé sur les cotés, debout à droite et assis à gauche, met du temps à se lacher vraiment, comme devrait le réclamer cette musique, qui appelle à la danse. Au cours des rappels, enfin il se met debout, lance quelques farandoles, frappe des mains. Pour le calmer, Krakauer conclut par une belle ballade, "Love song for Lemberg".
Un bon concert, pas forcément facile à situer, entre Jazz "classique", fête juive, et expérimentations électro-Jazz, mais rempli de bons moments. Et l'intensité dyonisiaque de Krakauer, sa technique de souffle continu, ses variations mélodiques qui escaladent les étoiles, est à découvrir en concert !
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