André Jolivet - Cinq Eglogues pour alto
Outch, rude démarrage ! Cette série de pièces, architecturée en arche bartokienne, débute dans les angularités de lignes aux allures dodécaphoniques, avec des surprenantes alternances de sonorités, ample et soyeuse, ou fantomatique et métallique. Au centre, un ostinamente carrément tonal, qui brouille encore les pistes. Difficile de dater a priori ces églogues, même si leur naissance en 1967 les place plus dans une perspective passéiste ; mais elles restent bien vivaces, savoureuses, brillantes, sous l'archet sereinement passionné de Odile Auboin, impériale de calme détermination.
Maurice Ravel - Chansons madécasses
Superbe lied de chambre, pour chant, flûte, violoncelle et piano. Remplaçant le baryton Jean-Sébastien Bou malade, Mireille Delunsch assure magistralement ce chant quasiment continu, poème amoureux, brulot anticolonial qui débute et se termine d'un brutal "Méfiez-vous des Blancs, habitants du rivage", puis évocation nostalgique de la tranquille vie exotique, soutenue par le piano et le violoncelle, et surlignée de rares traits de flûte. C'est beau, c'est prenant, c'est impeccable.
Albert Roussel - Sérénade
Oeuvre pour flûte, trio à cordes et harpe, très agréable, raffinée, mais somme toute pas assez novatrice pour susciter un réel intérêt. Décoratif.
André Jolivet - Cinq Incantations pour flûte
Déception. Je ne connaissais ces pièces que par réputation, je trouve leur répétitivité primitiviste assez insupportable, ressassant les phrases dans une sonorité agressive, qui à aucun moment ne m'emportent dans ces "liens métaphysiques entre l'humain et le divin" évoqués par le livret.
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