Anne Sofie von Otter chante Kurt Weill (Salle Pleyel - 15 Novembre 2013)
Les sept péchés capitaux
Pour ce concert, j'avais une place en arrière-scène, ce qui ne me plait guère en général, et ne convenait pas du tout à ce concert - d'ailleurs, il n'y eut qu'une dizaine de spectateurs à en garnir les rangs. Je décide de m'installer tout en haut pour cette pièce que j'adore, mais dont je n'ai toujours pas trouvé d'interprétation définitive.Au dernier rang du plus haut balcon, l'orchestre est restitué avec une précision exceptionnelle. Et je me régale du joueur de banjo, des interventions du piano. HK Gruber, à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Radio-France, soigne les détails, sans forcer le trait, ni dans le comique (pas d'improvisation dans le quatuor vocal de la Gourmandise), ni dans le tragique (pas d'effets coup du destin dans l'Envie).
Pour la chanteuse, par contre ... Anne Sofie von Otter utilise un micro, ce qui m'irrite toujours ; j'ai cru que ce serait pour distinguer les deux Anna, celle qui parle de celle qui chante, mais pas vraiment. Et à ma place, sa voix flotte de manière très incertaine, au point d'être peu audible par moments, non par défaut de volume, mais par manque de focalisation. Ce n'est pas trop grave, les couleurs orchestrales et les rythmes parfois très étranges (heu c'est vraiment aussi décalé ?!) suffisent à mon plaisir.
Petite musique de Quat'Sous
Après l'entracte, je me replace au parterre, qui est loin d'être plein. Cette version pour orchestre d'instruments à vents de l'Opéra de Quat'Sous ne me touche pas : pas assez d'innovation dans l'orchestration, et les airs eux-mêmes ne me passionnent pas suffisamment.Chansons diverses
Anne Sofie von Otter revient pour quelques chansons extraites de diverses pièces de Kurt Weill : "Surabaya Johnny", "I am a stranger here myself", "Speak low", "The Saga of Jenny". On s'approche clairement du cabaret, avec une chanteuse à micro qui vit pleinement les scènes, triste et rageuse ici, espiègle là, exprimant les émotions de la voix, du visage, et du corps. C'est très plaisant. A cette place, je profite mieux de sa voix, et le micro me gène moins dans ce genre de programmation que dans les Péchés Capitaux, où je préfère une approche plus "musique classique".En bis, HK Gruber s'amuse à surprendre le public en se retournant soudain pour chanter, si on veut, une partie vocale. Et de fait, la surprise fonctionne, le public en redemande, et obtient un ter de la même farine. Réjouissant.
Ailleurs : Palpatine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire