Sugimoto Bunraku - Sonezaki Shinjû (Théâtre de la Ville - 13 Octobre 2013)
En relisant le compte-rendu de mon premier spectacle de Bunraku il y a 7 ans, je m'aperçois que je pourrais en reprendre de larges extraits : normal, le rituel est le même, puisque c'est celui de cette forme d'art. Donc, à droite, les musiciens, joueurs de shamisen et récitants/chanteurs, à gauche d'autres musiciens en coulisses, percussionnistes essentiellement, et au milieu les marionnettes portées chacune par trois manipulateurs vêtus de noirs et cagoulés.
Cette fois, pas de pédagogie ; on suit, en quelques heures, une des histoires les plus célèbres et classiques du Bunraku : le double suicide à Sonezaki du pauvre clerc Tokubei, dupé par le méchant Kuheiji, et de la courtisane Ohatsu, qui préfère mourir avec lui que de le perdre.
Hiroshi Sugimoto met en scène l'intégralité du spectacle, y compris la scène d'ouverture, une litanie des lieux saints du pélerinage à la déesse Kannon, illustrée par une vidéo fort jolie, et précédée d'un solo de shamisen.
Les choses sérieuses commencent lors de l'explication du piège dans lequel tombe Tokubei, et de sa dispute avec Kuheiji. Cela fait bien du monde sur scène, avec trois manipulateurs par marionnette, quand il y a les personnages principaux, leurs compagnons, et des passants témoins !
La scène suivante est ma préférée, quand Tokubei rejoint Ohatsu dans sa maison de passe, où elle le fait entrer en le camouflant sous sa robe ; survient Kuheiji et ses sbires, qui promet d'éliminer Tokubei et de se saisir de Ohatsu. Le dialogue muet entre les deux amants, en caresses de pieds et de mains, est à la fois émouvant et drolatique, et leur fuite, au milieu des autres endormis, offre le même mélange de dangers et de cocasseries.
La scène finale, le double suicide donc, m'a moins emporté, malgré les trois joueurs de shamisen et les trois récitants : pas de péripéties, juste un dialogue dramatique vers la résolution ultime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire