Orféo, par-delà le Gange (Cité de la Musique - 5 Octobre 2013)
A la base de ce spectacle, il y a un étonnement devant les réactions d'Eurydice face à Orfeo,dans le livret de Monteverdi : "Je ne puis dire, Orfeo, ma joie face à ton bonheur". Françoise Lasserre imagine qu'elle peut venir d'une culture différente : et pourquoi pas l'Inde ? Et si le voyage en Enfer était une plongée dans cette Inde où elle serait retournée ? Et de monter cet Orfeo, où l'Inde vient s'immiscer dans la musique et sur la scène.
Les changements apportés à l'opéra sont clairement limités. La célèbre fanfare inaugurale est remplacée par de la danse Odissi, interprétée par Arushi Mudgal, qui mime la naissance du Gange, dans le style très chaloupé typique, avant d’accélérer le rythme. L'introduction de l'acte 3 est un intermède musical pour sarangi et shehnai. Mais le moment offrant le plus beau mélange entre la tradition baroque et la musique indienne est le final, d'une beauté envoûtante et triste : la berceuse de Tarquinio Merula, où la basse rejoint les bourdons harmoniques de la tanpura.
Les plus grands moments vocaux sont pour moi la présentation de la Musica par Claire Lefilliâtre, et le chant de Caronte par Hugo Oliveira. Scéniquement, ce seront l'entrée dans les Enfers, et la fin du pauvre héros déchiré par des Bacchantes revêtues de rouge. Et musicalement, la prestation de l'Akadêmia est un plaisir de bout en bout.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire