Wim Vandekeybus - Oedipus / bêt noir (Théatre de la Ville - 3 Février 2013)
Je range ce billet dans la catégorie "Danse" par habitude, mais je pourrais presque utiliser "Théâtre", tant ce spectacle joue sur ces deux tableaux. Malheureusement, aucun des deux versants n'est totalement convaincant.
Coté théâtre, on a une histoire, celle d'Oedipe, de ses parents, de la lente compréhension de son destin auquel il avait cru échapper, une histoire bien connue dans son déroulé général, moins dans les détails, mais que Vandekeybus nous raconte d'une façon un peu plate : elle n'en devient pas particulièrement passionnante ou touchante. Peut-être trop de sordide pour qu'une empathie s'installe : ça commence par un viol pédophile, et de manière générale, il y a une atmosphère de sexualité malsaine, sans que rien ne soit vraiment explicite, mais qui m'éloigne des personnages. Le livret indique que Vandekeybus s'intéresse à cette histoire depuis longtemps. Mais pour en dire quoi ? Je 'ai pas compris ce qui là-dedans le passionnait assez pour créer plusieurs spectacles.
Coté danse, on retrouve les courses, les sauts, les chutes spectaculaires, les prises de risque, l'énergie dégagée qui confine à la violence physique. Mais cela devient rapidement répétitif, même si les moments de danse passent d'une sorte de fête populaire triviale, à une évocation d'orgies décadentes, tout finit par un peu se ressembler, et rien ne m'emporte vraiment.
La musique, jouée en direct par quelques musiciens installés en fond de scène, dont certains jouent aussi dans les parties théâtrales, est du gros rock noisy, qui me plait sur le coup, mais ne me laisse guère de souvenirs.
Il y avait souvent dans les spectacles de Vandekeybus des images mentales créées par la scénographie qui me hantaient durablement. Pas cette fois. Le portrait du Sphinx, composé en tissus sur câbles tendus, qui permet à certains danseurs de s'y accrocher et de l'escalader, est très réussi ; les chaussures qui tombent en pluie sur la scène, et que Jocaste fouillera et rangera, en quête d'identification, forment un puissant symbole (mais de quoi, exactement ?). C'est à peu près tout, et c'est bien peu.
Ailleurs : Je suis donc bien plus proche de la déception ressentie par "I love stilletos" que par l'enthousiasme de Géraldine Bretault.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire