Tendre et Cruel (Théâtre des Abbesses - 8 Février 2013)
Lorsque j'ai vu cette pièce en 2004 aux Bouffes du Nord, elle s'appelait Tender and Cruel, puisqu'elle était donnée en version originale ; mais l'histoire étant la même, je ne vais pas la répéter. Cette fois-ci, Philippe Djian s'est occupé de la traduction, et Brigitte Jacque-Wajeman de la mise en scène. Je ne sais ce qui revient à l'un ou à l'autre, mais le résultat est que les aspects comiques sont bien plus en avant, au détriment du drame. L'horreur de la guerre incessante menée par le Général, les crimes commis, au nom des états ou pour son plaisir personnel, au lieu de constamment affleurer sous la situation, deviennent des éléments presque gênants, parce qu'ils ne collent pas à l'ambiance proche par moments d'un théâtre de boulevard (le personnage du fils, ridicule ; les trois femmes, pipelettes inconsistantes et insupportables ...) ... Du coup, le spectacle devient peu cohérent, un mélange qui ne prend pas, comme si Martin Crimp avait voulu épicer une comédie boulevardière en y injectant de manière artificielle des éléments dramatiques contemporains, des noyaux durs de réel dans une guimauve hésitant entre le sucré et l'acide.
Dans le rôle d'Amélia, Anne Le Guernec est heureusement formidable, en femme abandonnée mais encore amoureuse, usant de son charme physique, luttant contre la détresse émotionnelle, pleine de failles camouflées par des sourires crispés. Les autres personnages sont quasiment inexistants. Même l'arrivée finale du Général est décevante.
Ailleurs : Fabrice Chêne, Philippe Chevilley
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