Big and Small (Théâtre de la Ville - 4 Avril 2012)
Je me souvenais avoir pris ce billet à cause du nom de Martin Crimp, même s'il n'est ici que le traducteur. A voir les nombreux "cherche 1 place" aux portes du théâtre, je me suis dit que j'avais du oublier un détail. En effet : ce détail s'appelle Cate Blanchett. Mais les fans désireux de la voir sur scène avaient peut-être oublié un autre détail : la pièce est de Botho Strauss.
On a donc une star sur scène, et qui de fait rayonne, et impressionne par la qualité, la variété, l'intensité de son jeu. Elle incarne Lotte, une femme qui erre de place en place, après une séparation amoureuse douloureuse, essaie de se reconstruire, à travers diverses rencontres souvent peu fructueuses. Il y a dix scènes, assez séparées les unes des autres, sans que le lien soit évident de l'une à l'autre. La mise en scène est de Benedict Andrews, qui a remplacé Luc Bondy indisponible pour raison de santé. Il opte pour un décor minimaliste, fonctionnel, mais trop souvent trivial, sans magie.
Aux cotés de Cate Blanchett presque omniprésente, les acteurs de la Sydney Theatre Company (que Blanchett co-dirige depuis plusieurs années) jouent eux aussi de manière beaucoup plus minimaliste, fonctionnelle, et trop souvent sans magie. C'est vraiment elle, toute extravertie, remuante, débordante d'émotions, et les autres. Du coup, la scène que j'ai préféré est la première, au Maroc, où elle soliloque en expliquant au public la discussion que tiennent deux hommes dans la rue et dont elle admire le timbre grave, si "amazing", comme elle ponctue régulièrement son discours, tout en fumant, buvant, et laissant exsuder un désespoir camouflé par une agitation fébrile.
Mais peu à peu, de scène en scène, mon attention se délite, parce que je ne saisis pas la trajectoire du personnage, que je ne comprends pas tout du texte (dit en anglais, avec des sur-titres que ma place dans les premiers rangs m'empêche de lire confortablement), et que le spectacle est long (près de 2h30). Et c'est un cercle vicieux, puisque moins je comprends, plus je somnole, et moins je comprends... Du coup, je loupe complètement les derniers moments forts.
Ailleurs : Armelle Heliot, Odile Quirot, Christophe Candoni, Olivier Pansieri, Jean-Pierre Bourcier ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire