mercredi 9 juin 2010

Susanne Linke - 5 solos (Théâtre des Abbesses - 8 Juin 2010)

Orient-Okzident

En fond de scène, une étroite bande de lumière dorée forme le territoire que Armelle van Eecloo parcourt d'abord en rampant, genoux et front au sol, se relevant temporairement, ou secouant les cheveux qui lui masquent le visage. La musique électro-acoustique de Yannis Xenakis est impressionnante, dans le genre vent mugissant entre les étoiles.

Im Bade wannen

Le livret indique "Susanne Linke parle d'elle-même, de ses émotions et de ses désirs". Le désir d'avoir une salle de bains très propre, peut-être ? Elle s'active autour d'une baignoire, y passant et repassant un chiffon, et prenant des pauses où elle tient des poses très physiques sur le rebord, avant de jouer à la déséquilibrer et à en affronter la gravité, puis de la renverser et de s'y réfugier. La musique est du Satie en version orchestrée par Debussy, je crois que je préfère les versions pour piano.

Wandlung

"La mort n'est pas la fin de la vie mais un chemin plein d'espoir qui mène d'une vie à l'autre." Mareike Franz allongée sur le sol semble flotter entre deux eaux, entre deux songes, entre la vie et la mort, et c'est très beau. Debout, le langage est imprégné d'échos de danse classique, et ne me parle pas. La musique, c'est le deuxième mouvement de "La jeune fille et la mort" de Schubert, et ça aussi, c'est très beau.

Flut

"Flut décrit une situation contraignante qui semble être sans issue." Urs Dietrich pousse sur scène un rouleau de tissu bleu qu'il déroule comme un tapis rouge. Vers la fin, il le secoue plus énergiquement, et cela fait comme un grand drap plein de plis. La musique est la plus étrange de la soirée : il s'agit de Pablo Casals faisant répéter du Gabriel Fauré par un orchestre, et il n'a l'air ni très content, ni bien clair sur ce qu'il veut.

Kaikou-Yin

"Kaikou-Yin renvoit à la partie animale de l'être humain et à la partie humaine de l'animal." Sur l'adagietto de la 5ème symphonie de Mahler, Susanne Linke s'avance à quatre pattes, et évolue effectivement entre humanité et animalité.

Bref, je ne suis pas du tout entré dans le langage de cette chorégraphe. J'ai eu bien du mal à m'intéresser à ce qui se passait sur scène, qui me semblait la plupart du temps assez banal et répétitif, et les choix musicaux ont plus capté mon attention. Plus en conséquence qu'en raison, j'ai somnolé la moitié du temps. Une rencontre ratée avec une chorégraphe qui semble pourtant importante, tant pis.

Ailleurs : Dansomanie

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