Shantala Shivalingappa - Namasya (Théâtre des Abbesses - 13 Novembre 2007)
Spécialiste de kuchipudi, Shantala Shivalingappa possède d'autres flèches à son arc : danseuse espiègle chez Bausch, exotique Ophélia chez Brook ... Elle décide ce soir de nous montrer des facettes contemporaines de sa danse.
D'abord "Ibuki (souffle)" de Ushio Amagatsu (le chorégraphe habituel de Sankai Juku, que je n'ai toujours pas vu, honte à moi !). Mais ce solo ne me convaincra pas de l'indispensabilité de ce chorégraphe : habillée de blanc, elle utilise un vocabulaire qui m'échappe totalement ; les bras se tendent, mais vers quoi ? des émotions passent sur son visage, mais qui expriment quoi ? une histoire peut-être se déroule, mais laquelle ? Je n'y comprends pas grand-chose, et n'entre pas dans la danse. La musique de Yoichiro Yoshikawa, une sorte de world-jazz très élaborée, trop, riche en contenu mais pauvre en émotions, n'aide pas.
Une belle vidéo faite de gros plans et de ralentis sur des pas de kuchipudi exécutés sous la pluie lui donne le temps de changer de tenue. Une robe magnifique, normal, on entre dans l'univers de Pina Bausch, pour un "Solo" inventé en résidence à Wuppertal, par Shivalingappa, sous les conseils de Pina. Beaucoup d'élégance, et puis la douleur d'une torsion, et puis la tendresse d'un sourire, et des postures de danse indienne qui reviennent ponctuer le mouvement, c'est ma pièce préférée de la soirée.
On enchaine avec "Shift" et "Smanara" (je crois - pièce ajoutée et annoncée au micro uniquement), deux morceaux qui pourraient presque faire partie de ses spectacles habituels : un glissement sur le plateau qui, dit la notice, vient de Gamaka, puis une pièce essentiellement assise et de dos.
Mais j'ai du mal à accrocher. Je regarde, je m'assoupis à moitié, j'admire certains moments, mais tout s'effiloche sans que je sente rien qui vibre ou qui perce. Un spectacle un peu vide, en fait. Dommage, j'en attendais plus.
4 commentaires:
J'ai du mal à imaginer un solo de butô glissé dans un programme de solos divers tels que celui décrit. Le rythme du butô et son univers sont radicalement différents de ceux de la danse occidentale. Un détour pour voir Sankai Juku en 2008, Dairakudakan ou Ko Murobushi (si jamais ils reviennent à Paris) trouvera-t-il sa place dans ton planning culturel chargé, pour mieux juger?
Oui, j'essaierai de prendre une place la prochaine fois qu'ils passent au Théâtre de la Ville ... si tant est qu'ils ne choisissent pas une date trop proche de Noël, raison pour laquelle j'ai plusieurs fois il me semble laissé passer leur présence, vacances familiales primant !
Les prochaines date de Sankai Juku au Théatre de la Ville sont:
- 5 au 10 mai 2008: nouvelle création.
- 14 au 14 mai: Toku (reprise).
Plus d'infos: http://www.theatredelaville-paris.com/danse/cadre_danse.htm
Ushio Amagatsu est sans doute le meilleur de tous les danseurs Butô.
A voir absolument.
Ah oui, tiens, j'ai même déjà un billet pour le 15 Mai ...
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