Philippe Manoury - On-Iron (Cité de la Musique - 4 Avril 2006)
Semaine prévue chargée, donc commentons à chaud sans retard. Cette oeuvre, avec du son, des images, de la mise en scène, est d'abord, sur le plan musical, chorale, avec un peu de percussions, et beaucoup d'électronique (spatialisation, synthèse, traitements divers). Le résultat est massif, compact, peu varié d'apparence, et en ce qui me concerne, impénétrable, c'est-à dire que je ne suis à aucun moment entré dans cette musique. Soumis, plus encore que d'habitude chez Manoury, à la composante onirique, qui ici était pleinement volontaire de sa part, puisque "on-iron" signifie "être-rève", et parle, à partir de fragments d'Héraclite, entre autres choses, du sommeil et de la mort, j'ai flotté dans un état semi-conscient pendant toute la pièce, ce qui n'aide pas à en percevoir les structures, c'est certain.
Au premier plan de la scène, une grande toile est tendue, sur laquelle est projetée une vidéo, controlée par les derniers logiciels made in Ircam, qui permettent de déformer en même temps le son et l'image. Autour des thèmes des éléments (feu-eau-terre-air), en y ajoutant un peu de cosmologie et des visages, et en variant les effets pour évoquer temps anciens et temps futurs, on obtient une projection avec de splendides moments, et pas mal de platitudes.
La scénographie consistait principalement à faire sortir les parties du choeur qui ne chantaient pas, et à varier les éclairages... Par moments, les visages alignés des choristes vus par semi-transparence à travers la toile semblaient former des phrases ; moments troublants, mais peut-être essentiellement dus à mon engourdissement...
En tout, un spectacle pas vraiment à la hauteur des moyens mis en oeuvre, mais qui m'a bien reposé...
Mise à jour : Dans le Pot-Pourri, je mets des extraits des oeuvres de Philippe Manoury qui composent son cycle "Sonus ex machina", une des grandes réussites de la lutherie informatique.
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