Victor ou Les Enfants au pouvoir - Vitrac, Demarcy-Mota (Théâtre de la Ville - 22 Mars 2013)

Rédiger un billet plus d'un mois après avoir vu le spectacle a quelques inconvénients, surtout que je ne prends pas de notes. Bon, que dire, du coup ?

Dès le début de cette pièce de théâtre de Roger Vitrac, on voit débouler sur scène l'acteur très adulte Thomas Durand et déclarer que ce soir c'est son anniversaire, il a neuf ans. Et ça fonctionne parfaitement. Et quelle journée ! Il commence par s'essayer au chantage contre la bonne, puis s'amuse aux dépends de sa copine, avant que le focus ne passe plus sur les adultes, dérangés, dérangeants, cruels et un peu perdus.
Parmi eux, c'est le Général interprété par Philippe Demarle qui m'impressionne le plus, par une sorte de folie froide et une aura de dangerosité. J'étais très content de revoir Elodie Bouchez, qui reste à sa place dans la troupe.
Des péripéties de la pièce, je me souviens peu. Il y a un enfant qui disparaît, des invités et des parasites qui s'incrustent, des discussions au limite de l'absurde, et en fait à la fin, Victor n'atteint pas ses 9 ans, ce qu'il savait depuis le départ.
Le décor évoque divers espaces de salles ou de chambres, avec un petit bassin devant pour les scènes de baignades, et surtout des réseaux de racine descendant des cintres, comme des arbres dans le ciel, ou comme une recherche des racines du mal.
Emmanuel Demarcy-Mota explique dans la notice avoir essayé d'établir un meilleur équilibre, dans cette nouvelle mise en scène, entre désarroi et fantaisie. Mission accomplie, je pense.