Inde : danses et travestissement (Cité de la Musique - 19 Novembre 2011)
Manzoor Shah & Party - Chant et danses chakri, rauf et bacha nagma
Cette première partie se focalise plus sur la musique que sur la danse. D'ailleurs, l'estrade où prennent place Manzoor Shah et ses acolytes est en plein centre de la scène. Cette musique, le chakri, "est un genre très populaire au sein de la société musulmane cachemiri." Populaire est bien le mot : on est assez loin du registre savant d'autres styles de musique indienne plus fréquemment entendus. Le rythme surtout souffre d'un binaire inébranlable rapidement lassant, perturbé par de rares solos malheureusement très sommaires ; et les lignes mélodiques se répètent sans grande inventivité.De temps en temps surgit un jeune homme, en habits habituels, qui danse, dans une gestuelle très souple, qu'on peut effectivement qualifier pourquoi pas de féminine. Mais sans chorégraphie à proprement parler, l'intérêt est faible. En fait, on pourrait se croire dans un village, lors d'une fête locale, où chantent et dansent les habitants du coin les plus doués, mais sans ambition artistique élevée. Bref, bof.
Tamil Nadu - Danse sacrée kuchipudi
On retrouve des territoires plus usuels : estrade sur le bord, musique plus élaborée, entrée de l'artiste. Première originalité : il s'agit d'un homme, mais habillé comme une danseuse indienne classique. Deuxième originalité : la partie théâtrale est bien plus présente que d'habitude. Un des musiciens parfois se lève et vient rejoindre le danseur, qu'il accompagne de quelques gestes peu élaborés, et surtout avec qui il discute, dans des scènes de dialogue malheureusement pas sous-titrées, donc incompréhensibles. Il semble n'y avoir qu'une seule histoire racontée, celle de Bhama Kalapam, une querelle entre Satyabhama et Krishna, où la princesse fait montre d'orgueil devant son seigneur, puis se repentit et réussit à se faire pardonner. Comme c'est du kuchipudi, il y a un passage avec un plateau doré, mais il aurait fallu être dans les gradins pour en profiter ... La salle des Abbesses me manque.Cette deuxième partie est bien plus intéressante que la première, et je retrouve avec plaisir les subtilités et les virtuosités de cette danse parfois si abstraite et architecturale, et parfois si concrète et figurative. Par contre, la partie "travestissement" ne présente qu'un bien faible intérêt. Que ce soit un homme qui danse, ou une femme, ou un homme déguisé en femme, quelle différence cela fait-il ?
1 commentaire:
J'y serais allé si je n'avais pas eu un concert à Pleyel ce jour-là. Même si elles sont plus souvent des héroïnes dans les parties les plus développées, les femmes dansent bien tous les personnages dans les récitals habituels ; donc pourquoi pas les hommes, en effet...
La salle des Abbesses me manque aussi. J'ai trouvé des substituts en Inde... Plus près de nous, il y a le musée Guimet (Priyadarshini Govind y danse les 2 & 3 décembre), et le centre Mandapa, que tu connais il me semble. Il y a ainsi eu une assez belle série de récitals de bharatanatyam ce mois-ci (ça va être plus calme les mois qui viennent) ; comme en Inde, j'ai du mal à savoir à l'avance si ça va être juste bien ou excellent.
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