Steve Reich - Pulsations 1 (Cité de la Musique - 11 Octobre 2011)
Steve Reich - Drumming (part 1)
Après de longues et pénibles minutes d'accordage des bongos à coup de clef de 12 et de tapotages divers, les quatre musiciens, dont Steve Reich lui-même, se mettent en action l'un après l'autre. Mais je ne suis pas pris dans le flux mouvant des patterns rythmiques, ça n'agit pas. Du coup, je me rend compte que c'est assez gonflant, comme musique, quand elle n'hypnotise pas l'auditeur.Steve Reich - Double Sextet
Quoi, trois ans d'écart entre la création mondiale et la création française de ce soir, je pensais Reich suffisamment célèbre pour que l'on se précipite sur toute nouvelle oeuvre. L'ensemble orchestral est fort intéressant : deux sextets, chacun composé d'une flûte, clarinette, vibraphone, piano, violon, et violoncelle. Pour établir un équilibre sonore correct, certains instruments sont amplifiés. Mais cela donne du coup un son très dense, sec, où l'air ne circule pas. C'est surtout sensible dans les mouvements rapides (comme dans la quasi intégralité des oeuvres de Reich, il y a trois mouvements, rapide, lent, et rapide), où la pulsation piano/vibraphone, sur un rythme très ferroviaire, me sature. Du coup, je préfère et de loin la section centrale, où les cordes osent une mélodie pleine d'émotions, avec des couleurs d'accordéon surgies de je ne sais où, et une atmosphère nocturne superbe (comme une revisite en plus réussie du mouvement portuaire de "City Life"). Finalement, il y a encore quelques pépites de beauté dans la musique de Reich, c'est bien.Steve Reich - Music for Eightteen Musicians
Steve Reich s'installe au piano dans un coin, les Synergy Vocals démontrent leur habituelle exceptionnelle compétence à utiliser des microphones, des musiciens de l'Ensemble Modern attendent assis que leur tour vienne de frapper sur tel clavier ou autre percussion, la musique commence à mettre en place ses vagues lentes et irrépressibles. Là, je suis pris dans le flux, dans le sac et le ressac des respirations. C'est agréable et reposant, doucement euphorisant, mais pas grandiose. Jusqu'à l'arrivée des maracas, en section 7 je crois, qui conclut une lente élévation vers une lumière plus vive entamée quelques sections préalablement, et c'est une sorte d'apothéose jubilatoire, un sentiment de libération, un moment de grand bonheur. La redescende est lente.Je ne sais pas si Reich avait donné des consignes spéciales, mais c'est la première fois que je me fais gronder par le personnel de la Cité parce que je prends en photo le salut final. Tans pis, c'est fait.
Spotify: Drumming, Double Sextet, Music for 18 Musicians.
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