mardi 3 novembre 2009

Jack DeJohnette - Jack Johnson (Cité de la Musique - 31 Octobre 2009)

sous le regard de miles

Dans la si passionnante période électrique de Miles Davis, l'album "A Tribute to Jack Johnson", au croisement de son intérêt pour la boxe (les sessions d'enregistrement listent des hommages à toute une série de boxeurs) et de sa passion pour le rock (il aurait voulu inviter Buddy Miles, le batteur du Band of Gypsys de Jimi Hendrix), n'est certainement pas le plus évident à aborder.
Ce soir, la revisite se fera sous la forme d'un ciné-concert, avec diffusion du plutôt rare documentaire "Jack Johnson" de William Clayton, qui, d'images un peu vieillies en extraits sautillants de combat, évoque la carrière du "Géant de Galveston" : des victoires faciles, d'autres plus brutales, une défaite controversée ; 3 mariages, avec des femmes blanches, dont une qui se suicidera ; un exil, un peu de prison ; de l'argent, des cigares, des voitures rapides, un accident mortel. Toujours, un sourire qui devait irriter ses adversaires.
Le film n'est pas aisé à suivre, sans sous-titres, et avec la musique jouée live en-dessous de l'écran.

Jack DeJohnette anime un quintet, et s'éloigne pas mal des thèmes de l'album de départ. J'ai plus reconnu "Jean-Pierre" que "Yesternow" ... Par moments, les musiciens illustrent vraiment les images : ils emploient ainsi plusieurs techniques pour les combats, parfois solo de batterie façon roulement de cirque, parfois duel entre trompette et saxophone. Puis ils se lancent dans de vrais morceaux, où brillent leurs talents, car nous avons affaire à une fière équipe !
A la basse électrique, Jerome Harris reste assis, et assoit un groove tranquillement puissant ; à la guitare, David Fiuczynski parfois égrène des mélodies fluides dans des modes étranges, mais est plus applaudi quand il se lance dans l'énergie rock plus férocement flamboyante ; le trompettiste Byron Wallen ne tremble pas sous l'ombre tutélaire ; du saxophoniste Jason Yarde je n'ai plus guère souvenir, mais tout ça était impeccable de force et de musicalité.
Enfin, au centre, le batteur Jack DeJohnette, extraordinaire, qui donnera quelques-uns des plus beaux solos de batterie que j'ai entendus depuis des années, des phrases déjà complexes, qu'il allonge ou raccourcit de mille manières différentes, tout en variant les couleurs, et pimentant de sonorités percussives bricolées, dans une batterie assez large.

Spotify :
Miles Davis - The Complete Jack Johnson Sessions
Byron Wallen - Meeting ground, David Fiuczynski - Kif, Wadada Leo Smith + Jack DeJohnette - America

1 commentaire:

ptilou a dit…

Ravi que Dejohnette reste un grand Monsieur on stage. J'aurai bien été là !