lundi 13 avril 2009

Pascal Dusapin - Passion (Cité de la Musique - 11 Avril 2009)

pascal dusapin - passionEtonnant, de voir un vrai décor d'opéra sur la scène de la Cité. Il sera unique, avec juste l'anneau du diapason s'amusant à monter et descendre, s'ouvrir et se fermer, mais cela convient bien à la structure de la pièce : quoique divisée en sections séparées par des interludes au clavecin solo (souvenirs de Monteverdi, dont quelques opéras sont à l'origine de cette oeuvre) ou électro-acoustiques, l'intrigue ne nécessite pas vraiment de passer d'un décor à un autre. Avec "elle" (Barbara Hannigan, belle comme Isabelle Carré, et à la voix puissante et impeccable) et "lui" (Georg Nigl, beaucoup plus intériorisé que pour "Faustus") qui arpentent la scène sans jamais vraiment s'y confronter, en interlaçant des discours où les traits poétiques sont malheureusement ensevelis sous des formules répétées qui me font bientôt abandonner la lecture fastidieuse des surtitres, on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait une intrigue. Une suite de moments, plutôt, chacun peut-être dédié à une émotion, une "passion", comme dans un "traité des ...", puisque c'est à cela que fait référence le titre, et non à Mathieu ou à Jean, comme aurait pu le faire croire la date.
La musique, pour petit ensemble (nous sommes dans le gabarit "opéra de poche"), ici l'Ensemble Modern dirigé par Franck Ollu, complété du choeur Musicatreize dirigé par Roland Hayrabedian, est bien sur magnifique, avec des beaux passages au clavecin, à la harpe, à l'oud (beaucoup de cordes, donc). Mais jamais je n'accroche vraiment ; je ne saisis pas "l'enjeu" de cette musique. Alors que les Sept formes me passionnaient par justement leur mouvement, ici, la stase en quasi-surplace me lasse, et me laisse de glace.

pascal dusapin - passion
Comme pour Faustus, ce sont des opéras où tout ce qui m'intéresse est ce qui ne tient pas à l'opéra, donc ce qui tient à la musique pure pour elle-même. L'ouvrage vocal que je préfère chez Dusapin reste la fin de "Niobé" (où il y avait une vraie histoire).

Ailleurs : Palpatine, Native Dancer

4 commentaires:

Philippe[s] a dit…

J'iamgine bien que la scéne (et la salle) de la cité de ma musique, bien que de taille raisonnable, sont trop grandes pour cet opéra de poche.
Pour ma part, je l'ai vu à la création dans le petit théâtre du Jeu de paume d'Aix en Provence, et c'était absolument parfait. Je ne ma suis pas ennuyé une seconde, et je suis très sensible à ce retour aux sources de Dusapin (retour aux sources de l'opéra, en hommage explicite à Monteverdi (il y a une citation textuelle de l'Orfeo), mais aussi, de mon point de vue, retour aux sources de Dusapin lui même (ces pièces pour instruments des années 80)).

Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…
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Bladsurb a dit…

J'ai peur que ce soit pire : je deviens un traditionaliste du livret d'opéra ! Je préfère en fait quand on me raconte une histoire ...

Le fait que je ne connaisse pas Monteverdi (même par l'orfeo, oui, j'ai un peu honte, mais bon, je fais avec), n'aide pas à apprécier l'hommage, non plus.