Gérard Grisey - Stèle
Deux grosses caisses, de part et d'autre de la scène. Une pièce à la construction assez étrange, pas totalement sans charme, pas vraiment captivante non plus.
Tom Johnson - Tilework
L'article est long, dans le livret, qui parle de colliers de perles aux motifs variés, puis de mathématiques, et conclut "l'un des aspects les plus merveilleux de la musique, c'est qu'elle nous permet de percevoir directement des choses que nous ne comprendrions pas intellectuellement". La pièce aussi semble longue, 9 minutes interminables, où le tuba émet des "pomp pomp pomp" lents, qui se compliquent en "pomp pamp pomp pamp pomp pamp", ose même des "pomp pamp pimp pomp pamp pimp pomp pamp pimp". Sauf que ça devient alors trop rapide à jouer, Arnaud Boukhitine est obligé de ralentir, et n'évite pourtant pas les fausses notes. Du coup, on revient à "pomp pomp pomp", et on recommence. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas entendu d'aussi mauvaise et insupportable musique.
Steve Reich - Nagoya Marimbas
Ecrite en 1994, cette courte pièce reprend des principes développés par Reich dans les années 60 et 70, avec des canons entre les deux marimbas décalés d'un temps ou davantage. Mais la complexité nouvelle des mélodies, leur variabilité rythmique, donne un visage beaucoup plus brillant, une architecture sonore impalpable et fascinante. Splendide.
Philippe Hurel - Loops II
Pièce de concours pour vibraphone, où se succèdent les styles de jeu, transcendés par une virtuosité jubilatoire.
Dmitri Kouliandski - Broken Memory
Un percussionniste s'installe au piano avec un archet et un verre, tandis que violoniste et violoncelliste passent leur archet sur tous les rebords de leur instruments, pour des sonorités étranges, où se distinguent par moments d'étranges voix humaines, pleurs ou vagissements ; pas vraiment de notes, que des sons tenus le temps que passe l'archet. Et pourtant, ça tient la distance des 13 minutes ! On pourrait y entendre des scènes industrielles, elle m'évoque plus du vent dans les bois, dans un paysage enneigé, glacé, inhospitalier. Prenant, et surprenant.
Philippe Hurel - Loops III
Le refus d'un académisme, à force d'être répété, devient un nouvel académisme : par exemple refuser la volubilité d'oiseau de la flute, en lestant son jeu d'effets divers, et en la plongeant dans des couleurs agressives. Ici, on retrouve "sa souplesse, sa fluidité et sa virtuosité", mais en double : deux flutes qui jouent comme une seule, sans aucun mode de jeu, en homorythmie et harmonies croisées. Cherrier et Ophèle se font face et descendent lentement les pupitres alignés, visiblement heureuses de cette promenade toute vibrante.
Steve Reich - Music for pieces of wood
Une première clave en métronome, les quatre suivantes entrent l'une après l'autre et construisent note par note leur "tatata tate ta tata" qui se superposant en décalage devraient fabriquer une texture de plus en plus complexe. Mais ça ne fonctionne pas vraiment, et finalement, on s'ennuie assez rapidement.
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