samedi 14 mars 2009

Dave Liebman Project (Cité de la Musique - 12 Mars 2009)

Curieux et passionnant projet, initié par le tubiste de l'EIC Arnaud Boukhitine. Prenons deux solos de Dave Liebman, "The Tree" et "Colors". Demandons à des compositeurs habitués à l'improvisation d'écrire des pièces orchestrales à partir du matériel musical de ses solos, à la manière de Luciano Berio créant ses "Chemins" à partir des "Sequenzas". Confions à l'EIC le soin de jouer ces pièces orchestrales. Enfin, invitons Dave Liebman à y improviser de nouveau.

Riccardo Del Fra - Sky Changes, Tree Thrills

Très beau travail de Riccardo Del Fra pour les textures et la variété des climats. Il y a des passages où le fonds orchestral fait penser aux chef-d'oeuvres de Gil Evans. D'autres où s'instaurent de magnifiques dialogues (très beau duo avec la harpe). Dave Liebman est comme souvent à la fois lyrique et éruptif, et il semble prendre un grand plaisir à répondre aux défis de cet écrin de luxe.

Christophe Dal Sasso - L'Arbre, Couleur

L'orchestration est ici plus abrupte, moins raffinée, plus uniforme aussi. Le saxo aussi semble plus omniprésent et monotone. Bref, je n'ai pas vraiment accroché.

Timo Hietala - PlayPlayPlay

Fin en apothéose. Cela commence par un air de flute à bec, exotique et rêveur. Puis l'orchestre se lance. Avec certains des musiciens qui se lèvent à tour de rôle pour des solis terribles, auxquels Liebman répond avec fougue. Cela donne des climats fort variés, selon les instruments solistes. Mais Hietala est aussi le seul à vraiment utiliser les possibilités "contemporaines" de l'EIC : un peu d'ordinateur, des jeux de cordes bruitistes, etc. Pièce ludique (cf. le titre !), parfois extravagante, formidablement vivante, alternant énergie et mystère. A la fin, la flute à bec revient, reprend la même mélodie initiale, cette fois plus mélancolique. Oui, c'est fini.

Le concert était repris le lendemain à St-Quentin, et diffusé sur France-Musique. La musique était la même ou à peu près, mais pas l'émotion. Voir Dave Liebman sur scène, le jeu des regards avec Susanna Mälkki, les musiciens de l'EIC se lançant dans l'aventure avec un splendide enthousiasme, faisait partie du plaisir. Du Jazz à consommer sur place.

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