lundi 25 septembre 2017

Grand soir - Stravinski (Cité de la Musique - 23 Septembre 2017)

Le format "Grand soir" a été revu à la baisse, ce qui est bien. Une ou deux pièces par partie, trois parties, fin à 23h15, c'est amplement suffisant. Cette soirée s'articule autour d'Igor Stravinski, selon trois associations d'idée assez libres : l'aspect mystique, l'aspect iconoclaste, l'aspect théâtral.

Igor Stravinski - Trois pièces pour clarinette

Petite mise en bouche de quelques minutes, en lent-vif-vif, tonique et sympathique.

Jonathan Harvey - Bhakti

J'accroche pas. Les musiciens sont doublés par leurs projections électroniques sur bande, certains mouvements sont presque inertes, d'autres beaucoup plus mouvementés, ça s'inspire de versets du "Rig Veda" qui ne m'accrochent pas plus, bref, je trouve ça bien long.

Igor Stravinski - Renard

Étrangement, les voix grésillent légèrement, ce qui est assez gênant. Le sur-titrage n'aide pas vraiment à suivre l'histoire, parce qu'on ne sait pas qui parle. Mais tout ça n'est pas bien grave. Duncan Ward dirige l'EIC avec vivacité, dans ce conte formé de courts épisodes, dans un rendu assez rustique, proche des "Noces" (cette impression de hoquet rebondissant), mais en plus goguenard et distrayant.

Richard Ayres - N°31 (Noncerto pour trompette)

Les trois mouvements sont assez dissemblables. Le "burlesque" commence par un grommellement, puis quelques hésitations, un dialogue de sourd avec l'orchestre, un collage hétéroclite où voisinent le tonal et le ridicule. Suit une "élégie", où une harpe minimale orne une mélodie à la trompette d'une beauté simple et trop évidente pour être honnête. Enfin, la "rhapsodie" est un savant charivari tonitruant où l'ensemble commence façon fanfare presque normale, mais sous l'impulsion de la trompette ivre et beuglante, se dérègle en lignes chaotiques. Le tout est constamment surprenant, amusant, mais pas que, sous l'aspect provocant il reste de la musique.

Unsuk Chin - Gougalon

J'ai toujours autant de plaisir à écouter cette oeuvre, où chaque mouvement dépeint à sa manière une scène de théâtre de rue. J'y avais trouvé des allures de Stravinski et Bartok, cette fois j'y décèle des échos de Ligeti, mais radicalisé (l'utilisation de bouteilles et canettes de bières en percussion, en souvenir des klaxons du Grand Macabre ?). C'est vif, coloré, épicé, foisonnant, et quand ça finit on aimerait bien que ça continue !

eic - duncan ward

Ailleurs : Jérémie Bigorie
Spotify : Jonathan Harvey : Bhakti  Richard Ayres : Nos. 31 "NONcerto for Trumpet" Unsuk Chin : Gougalon

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