mercredi 23 septembre 2015

Magic Malik Orchestra / Steve Coleman & The Council of Balance (Grande Halle de la Villette - 5 Septembre 2015)

Magic Malik Orchestra

A la tête de son quartet augmenté du saxophoniste Denis Guivarch', Magic Malik propose un set de quatre morceaux, aux structures très fortes et différentes. Le premier est basé sur une ritournelle minimaliste et dansante énoncée et répétée par Vincent Lafont au synthé, et sur laquelle Malik Mezzadri improvise longuement et somptueusement en boucles, courbes et circonvolutions. Il attaque le deuxième morceau, plus nerveux, par un jeu de percussions sur le corps et de chants gutturaux, avant de passer à la flûte, rejoint bientôt par Denis Guivarch'. C'est dense, riche, sombre. Le troisième morceau est piloté par Jean-Luc Lehr qui lance une boucle de guitare basse (une six cordes au son épais) au rythme instable, sur laquelle les autres musiciens l'un après l'autre s'accrochent, comme une construction de guingois, et pourtant inébranlable. Maxime Zampieri en particulier s'amuse à la batterie à flotter, accélère, décélère, brode. Je suis moins emballé par le morceau final, qui commence par un duo guitare sèche + EWI4000s (instrument à vent midi) au son de canard, qui gâche quelque peu même le solo combatif de Guivarch', y compris par des citations énervantes. Mais c'est une belle démonstration de puissance et d'invention que ce court concert (première partie oblige), j'en aurais bien pris une dose plus grande, avec peut-être un peu plus de chant ...

magic malik orchestra

Steve Coleman - Balance of Council

Ca en fait du monde sur la scène : ils sont 17, des cuivres, des cordes, des doublons étonnants genre contrebasse et basse électrique, batterie et percussions, des habitués genre Jonathan Finlayson, Miles Okazaki ou Jen Shyu, et d'autres qu'on entendra quasiment pas. Etonnamment, Steve Coleman s'installe non devant mais au milieu des musiciens, que personne ne dirige du coup (très différent du système Zorn !). Pendant une bonne demi-heure, il ne se passe pas grand-chose : des bouts de musique surgissent d'un coté ou de l'autre, avant de s'éteindre, rien ne s'enchaîne, ça manque de liens, de communications, de communion. Et puis ça finit par prendre, ou par démarrer, selon la métaphore que vous préférez. Et la dernière demi-heure est d'une belle intensité, avec les prises de relais que j'aime tant chez Coleman, quand les solos se fondent et s'enchaînent de façon à la fois naturelle et surprenante. Particulièrement appréciées : les interventions courtes mais toujours opportunes de Jen Shyu, et les envolées très colemaniennes de la saxophoniste Maria Grand. Mais globalement, le dispositif est trop lourd, je préfère les formations plus simples et plus dynamiques.

steve coleman & the council of balance

Ailleurs : Franck Bergerot, et réponse de Malik Mezzadri
Les deux parties sont disponibles en vidéo sur France TV Culture Box : Magic Malik orchestra, Steve Coleman and The Council of Balance.


Aucun commentaire: