mercredi 16 janvier 2013

Chostakovitch par Gergiev (Salle Pleyel - 8 Janvier 2013)

Dmitri Chostakovitch - Symphonie n°3 "Le Premier mai"

Autant la symphonie n°2 entendue la veille à la radio m'avait bien plu, autant cette n°3 me semble brouillonne et peu intéressante, une oeuvre de commande à l'enthousiasme pompier, et qui part un peu dans tous les sens sans aller nulle part.

Dmitri Chostakovitch - Concerto pour violoncelle n°2

Le deuxième concerto pour violoncelle est moins facilement plaisant que le premier, il est plus sombre, plus introverti et imprégné d'une mélancolie confinant au désespoir. L'interprétation sensible et mesurée de Mario Brunello ne réussit pas à éviter quelques longues plages d'ennui discret. Par contre, il nous offre deux beaux bis, d'abord une mélodie que je crois deviner arménienne (j'entends prononcer le nom de Komitas), puis une sorte de paraphrase (ou est-ce un extrait simplement ?) de l'intro du premier concerto pour violoncelle de Chostakovitch.

Dmitri Chostakovitch - Symphonie n°13 "Babi Yar"

Si la première partie n'était pas totalement passionnante, cette symphonie par contre est magistrale. Entre le choeur et l'orchestre du Théâtre Marinsky, la basse soliste Mikhail Petrenko, et le chef Valery Gergiev, il y a osmose et fusion pour une densité sonore, une présence monolithique, une puissance hiératique, qui aurait pu être étouffante et qui est en fait bouleversante. Tout en respectant une unité de ton, chaque épisode possède son propre climat, avec quelques sourires au milieu des interrogations douloureuses sur les valeurs fondamentales du peuple russe sous l'oppression soviétique. Pas un moment où l'attention ne se relâche, pendant plus d'une heure, c'est une musique qui s'affronte bien mieux en concert que sur disque. Un des plus grands moments de cette saison musicale.

Ailleurs : PalpatinePatrick Georges Montaigu

1 commentaire:

guillaume a dit…

Oui cette 13ème était grande ! (c'est une musique très efficace... en concert). J'ai particulièrement apprécié la basse, probe et claire, sans pathos et qui ne criait pas, mais passait sans problème l'énorme masse de l'orchestre et du choeur.