lundi 24 septembre 2012

Thierry Thieû Niang - ... du printemps ! (Théâtre de la Ville - 19 Septembre 2012)

Cela commence par Patrice Chéreau récitant des extraits des Carnets de Nijinski, journal intime où le danseur chorégraphe apparaît assez dérangé mentalement, un peu parano, et plutôt miséreux. Pénombre aidant, je somnole, ce texte ne me passionnant pas vraiment (contrairement à celui de Tatsumi Hijikata récité par Jeanne Balibar, qui reste un extraordinaire souvenir). Puis des personnes, jusque-là assises tout autour de la scène, viennent entourer le récitant, qui finit par disparaître. Retentissent alors dans les hauts-parleurs les premières notes du Sacre du Printemps, et la scène s'éclaire, un peu.
Ce sont des seniors, et danseurs amateurs, réunis par Thierry Thieû Niang et Jean-Pierre Moulères, pour travailler autour d'improvisations sur le Sacre. Le déclic s'est fait quand un des danseurs s'est mis à courir en rond, dans un rythme de marathonien, suivi peu à peu par ses collègues. Du coup, voilà ce qu'est ce spectacle : lui court continûment, les autres s'y mettent peu à peu, comme une matière mise lentement en mouvement, puis peu à peu abandonnent, happés par la fatigue. Quelques gestes, comme étirer les bras, viennent perturber modérément cette mécanique générale.
Le résultat ne m'a vraiment pas passionné. Je ne sais même pas quel est le message : une célébration de la vie, qui circule malgré l'âge et les marques que le temps trace sur les corps ? Mais la phase déclinante me faisait plus penser à "On achève bien les chevaux". C'est le marathonien qui gagne. Entre temps, nulle magie particulière, pas vraiment d'émotions ressenties, j'ai en fait continué de somnoler. En plus, la musique (version Boulez Cleveland 1969) était perturbée par le rythme inébranlable du coureur, et le système de sonorisation réussissait à l'affadir tant qu'elle ne parvint pas à me tenir en éveil.
Je ne comprends pas pourquoi ou à qui certains hurlaient des "Bravo" à la fin, et d'où venaient les 15 minutes de standing ovation indiquées dans le livret lors de la création.

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