mardi 16 mars 2010

Laurent Garnier (Salle Pleyel - 13 Mars 2010)

Laurent Garnier à Pleyel

Ce n'est pas le public habituel, ce soir, et tant mieux. Pour que ce genre de concert fonctionne, il faut que l'artiste amène son propre public. Du coup, je ne suis pas vraiment non plus dans mes rangs habituels, mais au premier du balcon, presque au centre, entouré visiblement de quelques autres abonnés, venus qui en cravate, qui avec un mystérieux carnet de notes. Le concert commence en douceur, avec un morceau secoué de convulsions rythmiques, comme un gros animal qui se redresse, sortant peut-être d'hibernation. Puis vient un presque solo de piano, qui ne servira plus de toute la soirée. Puis débarquent les cuivres, pour une sorte de marche reggae pleine de couleurs, et dont l'air entêtant continue de m'habiter ("Food for Thought"). Ca commence à en faire, du monde, sur le plateau ! Un percussionniste, Xavier Desandre ; quatre cuivres : les habituels saxophoniste Philippe Nadaud et trompettiste Philippe Nicaux, et les invités saxophoniste Thibault Paillier et tromboniste Sébastien Delaconne ; au piano puis à la guitare, Benjamin Rippert ; le DJ Crazy B, et Scan X à l'électronique ; et de temps en temps, le chanteur Anthony Joseph. On est loin du DJ isolé derrière ses platines en "invisible people". D'ailleurs, Laurent Garnier bouge beaucoup, danse, dirige, discute, avec les musiciens et avec le public, répète encore et encore son plaisir d'être dans cette salle.

Laurent Garnier à Pleyel

Maintenant que tout est en place, il peut lancer la grosse machine, et le premier tube, "Acid eiffel", mais ce sera avec "Gnanmankoudji" gorgé de cuivres chaleureux qu'il réussit à faire se lever toute la salle. Pas pour longtemps cela dit, puisqu'il enchaine avec un "Freeverse" aux sonorités agressives et rythmes concassés ("Let the music speak"). Le concert ne cherche pas la transe de la boite de nuit, mais au contraire varie les ambiances, de la drum and bass mais avec de vrais bons solos aux cuivres et au synthé, du bluesy avec la belle voix d'Anthony Joseph ("Dealing With the man"), ou du violent et désespéré avec "Pay TV", etc. Le tout s'achèvera sur un très puissant "Man with the red face", et un bonus presque pas prévu, "Back to my roots", qui effectivement clot bien la boucle.

J'avais vu il y a quelques années Garnier inviter Wesseltoft, et déjà Nadaud. La recette s'est depuis enrichie, équilibrée, et diversifiée. Cela donne un excellent concert, où on profite de l'excellence du son Pleyel (saturé comme il faut dans les aigus, mais où les basses manquent un peu, elles auraient pu un brin plus cogner dans l'estomac).

Mais le plus simple est de profiter de la transmission vidéo, impeccable tant au visuel qu'au sonore. Et les commentaires m'ont permis de retrouver les titres !
http://liveweb.arte.tv/fr/video/Laurent_Garnier_a_la_Salle_Pleyel/

Ailleurs: Palpatine, Labosonic, et ici du débat.
Spotify : Le concert avec Wesseltoft, et son dernier en studio (qui après le concert sonne un peu plat, signe d'un vrai bon concert !)

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