Varèse Jodlowski Berio (Cité de la Musique - 30 Septembre 2009)
Edgard Varèse - Intégrales
En guise d'apéritif avant le festin Varèse de ce week-end, ces 10 minutes déploient en fait tout un univers. Après une lente mise en place toute en percussions et appels stridents de cuivres, les choses se corsent, avec des citations incongrues, un zeste de fanfare ici, une bribe d'espagnolade là, mais c'est le final qui surprend le plus, avec Didier Pateau qui délivre au hautbois des lignes onctueuses et sensuelles, presque romantiques ! Magnifique interprétation.Pierre Jodlowski - Barbarismes (trilogie de l'an mil)
Je ne suis toujours pas emballé par ce jeune compositeur. L'introduction, avec plongée de la scène vide dans la pénombre, et surgissement d'un vague grondement sonore, me plait bien. Et les divers épisodes électro-acoustiques, assez bruts, proches d'un simple montage sonore, me plaisent aussi. Mais quand les instruments jouent, ce n'est pas que ce soit désagréable, c'est simplement que je n'arrive pas à m'intéresser à ce qui se passe. L'évocation des figures du "chevalier", du "fou", puis du "roi", me laisse complètement froid. Et comme ça dure 30 minutes, c'est long.Luciano Berio - Laborintus II
Quelle complexité de matière sonore ! Nous avons un récitant, Fosco Perinti, qui déclame avec emphase et énergie le texte de Sanguineti qui défile en surtitres ; trois chanteuses et huit acteurs, qui chantent, crient, chuchotent, mélangent tous les types de vocalités, avec le naturel et l'allant des grandes heures de Berio ; un petit orchestre, sans presque de cordes, mais deux harpes, accompagne ces péripéties, depuis les madrigaux jusqu'au Free Jazz (mais quand l'EIC se met au Jazz, ça donne effectivement de l'improvisation, mais fort différente de la version en CD !) ; enfin, de l'électronique projette le tout dans un rétrofutur rigolo. Pareille matière ne doit pas être simple à équilibrer, et de fait, le récitant est au début trop fort. Mais quand tout se met en place, sous la direction impeccable de précision et de souplesse de Susanna Mälkki, cela devient tout simplement jouissif, tout plein des couleurs orchestrales étincelantes de Berio, avec son art incomparable de jongler avec les voix ! Si Mälkki salue particulièrement la flutiste Emmanuelle Ophèle, c'est pour ma part les trois chanteuses issues de Axe 21, Valérie Philippin, Laurence Favier et Valérie Rio, qui m'ont le plus enthousiasmé !Ailleurs : Simon Corley
Spotify :
Varèse - Orchestral Works
Gustav Mahler - Early Songs (arr. Luciano Berio)
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