Guy Cassiers - Sous le volcan (Théâtre de la Ville - 7 Octobre 2009)
Le premier rang, pour du théâtre, c'est parfois très bien. Mais quand la place est sur le coté, et qu'il y a des sous-titres à lire, la pièce étant donnée en Hollandais, c'est moins bien. Difficile en effet de jongler entre regarder la scène, et lire le panneau où défile le texte. Surtout que ces deux taches sont l'une et l'autre bien prenantes.
Coté scène, pourtant, il semble ne pas y avoir grand-chose à voir, à prime abord : un plateau où ne traine qu'une chaise, devant un mur d'écrans. Mais ceux-ci rapidement s'allument, qui offrent des paysages mexicains, et permettent à peu de frais une multitude d'espaces successifs, qui sélectionnent en gros plan des gestes qui du coup n'auront pas lieu sur scène, comme tous les verres versés et bus, et qui parfois ouvrent une magnifique profondeur de champ en plans incrustés de manière complexe, pour évoquer des espaces plus mentaux, oniriques ou alcoolisés. Sur cette scène ne passent que quatre acteurs, plusieurs personnages condensés dans le même acteur. Ils ont la présence nécessaire pour que cela soit suffisant, et pour apporter de la chair à ce décor technologique et conceptuel.
De la chair, et des mots. Dans leur bouche, le Hollandais sonne comme une belle langue musicale, qu'ils articulent avec précision. Du coup, je me laisse aller au plaisir de l'audition, et à la contemplation des images, sans guère plus suivre l'histoire.
Le roman de Malcolm Lowry a été adapté par Josse de Pauw, qui joue le Consul. Entre ses problèmes avec l'alcool, avec sa femme qu'il aime et ne sait pas aimer, avec les troubles de l'année 1938, le destin de Geoffrey Firmin possède de multiples couches de lecture et d'interprétation. Beaucoup trop pour moi, qui ne connait pas le roman, et ne peut pas confortablement lire les sous-titres. Tant pis ! Il reste un spectacle riche, puissant, mais sans doute plus profitable à qui connait le Hollandais, ou le roman !
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