vendredi 7 août 2009

Paris-Carnet 73 (L'Assassin, 5 Août 2009)

citrons

Un compte-rendu de Paris-Carnet, quelle drôle d'idée ? Il fut un temps où la section dédiée se remplissait de mots et d'images. Ils sont aujourd'hui bien plus rares.
D'abord, il ne s'y passe pas grand-chose de nouveau, à ces Paris-Carnets. Des gens papotent, mangent, boivent, racontent beaucoup de bêtises d'où surgissent épisodiquement des choses intelligentes ou spirituelles. Raconter cela devient rapidement répétitif. Des nouveaux venus peuvent, éblouis ou dégoutés, renouveler l'exercice de style. Mais eux-mêmes se font rares.
C'est le deuxième phénomène. A force de se retrouver un peu toujours les mêmes mois après mois, ce n'est plus guère une rencontre de blogueurs, mais un rendez-vous de personnes qui se sont connus à l'origine parce qu'ils tenaient un blogue. "Paris-Carnet" n'est quasiment jamais une prolongation de ce qui se dit dans les blogues des uns ou des autres, si ce n'est par la marge, pour féliciter d'un billet particulièrement bien écrit, ou remercier d'un commentaire particulièrement pertinent. Ces rencontres "dans la vraie vie" s'inscrivent en parallèle des blogues, et certains sujets restent totalement cantonnés d'un seul coté de la barrière. Tel couple qui s'affiche sans problème n'en dit presque rien, ou de manière cachée, dans leurs blogues respectifs. Tel qui exposera ses problèmes sentimentaux ou psychiatriques à longueur de page n'en dira rien en tête à tête. Et c'est très bien comme ça. Comme dit VS à propos des journaux d'écrivains, "plus quelqu'un se dévoile, plus il me paraît naturel de se montrer discret." Avec les blogues, cette discrétion doit s'appliquer dans les deux sens. Il y a des sujets qui, purgés par le blogue, restent trop douloureux ou difficiles à affronter dans une rencontre publique, et il y a des choses qui se passent "dans la vraie vie" qu'on ne veut pas forcément voir imprimées dans un blogue.
Cela complique donc encore l'exercice du compte-rendu de Paris-Carnet. Comme ceux qui ne veulent pas qu'on les prenne en photo, pour raisons personnelles ou professionnelles, il y en a donc aussi qui ne veulent pas que soient conservées en dur sur la toile les confessions plus ou moins contrôlées d'un soir, les dérapages plus ou moins alcoolisés, ou des mouvements d'humeur momentanés qui, mal rapportés par un tiers, peuvent faire mal.

On peut tout mettre en anonyme et en cryptique. Mais alors, pour dire quoi, et à qui ? Se servir de ce prétexte pour ne pas laisser à vide ce mois d'août, est-ce une motivation suffisante ? Peut-être bien ...

Alors, que dire.
Dans une réunion moins publique, peut-être aurais-je pu répondre de manière moins superficielle. Pas sure que cette réponse eut plu. Difficile équilibre entre honnêteté et tact. Jouer à reconstruire le dialogue en en explorant les possibles variations et dérives ne me permet guère, cela dit, d'aboutir à une quelconque conclusion révolutionnaire. Je suis suffisamment réaliste pour cela, merci.

4 commentaires:

Laure K. a dit…

bonsoir,

Tombée ici via le portail jazz ... et à cause/ grâce à l' article sur Anne Teresa ... lectures à suivre ... A bientôt

gilda a dit…

Merci pour ces réflexions, même si aujourd'hui même incapable d'en penser quoi que ce soit (gros rhube cruel).
Merci pour le lien. Le sujet m'intéresse.

Otir a dit…

Heureusement, qu'il reste des compte-rendus des Paris-Carnet, pour ceux qui ne les "vivent" que par cet intermédiaire là, même si ce n'est pas pareil, cela maintient le lien.

bladsurb a dit…

Et pour celui de Septembre, où je n'étais pas, il y en a ... plein ! (c'est surement un complot pour me faire mentir :-))