dimanche 4 mars 2018

Bach en 7 paroles 5 - Des profondeurs (Cité de la Musique - 6 Février 2018)

Nicolaus Bruhms - De Profundis clamavi

Comme le concert se concentre sur les jeunes années de Johann Sebastian Bach, commencer par un de ses prédécesseurs fait sens. Belle performance, pleine d'intensité, de l'alto William Howard Shelton. Le climat général est aussi posé : beau, mais funèbre ; mais beau ; et funèbre.

BWV 131 - Aus des Tiefen rufe ich, Herr, zu dir

Quelle beauté, le choral introductif, où se détachent momentanément les solistes ! Première cantate écrite, sans doute en 1707, Bach s'y autorise des ruptures brutales inhabituelles, et effectue des montages par juxtaposition où se confrontent solistes et ensemble, tant au chœur qu'à l'orchestre. La sérénité et la douleur, les lentes lignes de mélodies et les décorations virtuoses, tout est dans l'équilibre des éléments, et parvenir à faire tenir cette architecture "baroque" tient du tour de force (mais j'aurais pu me passer du coup d'accélérateur dans le choral final).

Franz Tunder - Ach Herr, lass deine lieben Engelein

Un air sur lequel je n'ai pas grand-chose à dire.

BWV 106 - Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit

Là aussi oeuvre de jeunesse (22 ans), cet assemblage qui n'est pas vraiment une cantate met à l'honneur la flûte (en duo), et passe rapidement d'un climat à l'autre. Le ténor Reinoud Van Mechelen bénéficie de magnifiques airs où excelle son velouté. La deuxième partie, plus ascétique, qui parle de l'acceptation de la mort dans une perspective chrétienne, est par moment bouleversante. Mais là aussi, la fin accélère brusquement, une habitude qu'heureusement Bach perdra par la suite ...

Dietrich Buxtehude - Klag-Lied BuxWV 76

Une simplicité proche de la perfection, où brille une nouvelle fois William Howard Shelton.

BWV 4 - Christ lag in Totesbanden

Ecrite à peine un plus tard que les deux précédentes, cette presque cantate est déjà un classique. L'assemblage des lignes et des vitesses, qui sont toujours aussi disparates, est ici plus solide et naturel. L'ensemble Pygmalion varie à merveille les attaques et les tenues, et cette fois, on retrouve le final massif et posé habituel aux cantates !

BWV 230 - Lobet den Herren, alle Heiden

Oh, un bis ! Beaucoup plus allègre que la thématique de ce soir, cet air, de date inconnue, pétille de couleurs dans les chœurs, sans pourtant oublier l'émotion dans sa partie centrale.

A remarquer : pas d'invité spécial pour cet épisode. Juste un effort de mise en scène dans la disposition des chanteurs solistes sur des avancées de part et d'autre de l'orchestre.

Ailleurs : Stéphane Reecht
Le concert est disponible pendant quelques mois sur Philharmonie Live.

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