dimanche 3 mars 2013

Carter Stravinsky Bartok Janacek (Salle Pleyel - 22 Février 2013)

Elliott Carter - Two controversies and a Conversation

C'est un concerto pour piano, percussion et orchestre de chambre. Les déplacements urgents du percussionniste Colin Currie, courant d'un instrument à l'autre, parfois presque en retard, sont impressionnants. Au piano, Pierre-Laurent Aimard met beaucoup d'application dans chaque accord, parfois dans chaque note. Mais cela n'empêche pas l'oeuvre de me sembler particulièrement anecdotique, ça fait pas mal aux oreilles, mais ça n'a pas grand intérêt.

Igor Stravinsky - Mouvements pour piano et orchestre

Même si, au fil des concerts, j'ajoute quelques oeuvres du Stravinsky tardif dans mes goûts, sa période sérielle continue généralement à ne pas m'accrocher. Encore une preuve ce soir. Ce n'est certainement un rejet du langage par lui-même, mais l'impression qu'il tourne à vide, que sous l'abstraction de la construction musicale, il n'y a rien. Du coup, ennui.

Bela Bartok - Suite de danses

Après cette première partie en formation réduite, l'Orchestre Philharmonique de Radio France se déploie plus massivement, et après les sonorités quelque peu arides et raréfiées, voici de l'opulence et du débordement. Est-ce pour accentuer le contraste que Jukka-Pekka Saraste laisse par moments monter la puissance jusqu'à une certaine saturation ? Cette suite de danses n'est sans doute pas un sommet de raffinement et d'audace, mais j'ai trouvé la direction passablement trop lourde, ce qui a gâché mon plaisir, malgré l'allant indéniable, et les multiples petits soli, entre les tutti écrasants.

Leos Janacek - Sinfonietta

La fanfare inaugurale est spectaculairement mise en scène, avec les 9 trompettes + 2 trompettes basses + 2 tubas wagnériens alignés dans les gradins de l'arrière-scène, alors que l'orchestre est au calme. Enfin presque : on admire aussi le jeu superbe du timbalier, mis à rude épreuve, qui manque en perdre une mailloche à force de les faire tournoyer. Le reste de la promenade dans Brno me transporte moins d'allégresse qu'il y a quelques années. Mais en mettant aussi en avant des couleurs plus crues et des impressions plus oppressantes que ce que j'attendais, Saraste est peut-être plus près de l'esprit de la pièce, plus ambiguë que je ne croyais.

sinfonietta

Ailleurs : Paris-Broadway, Etienne Comes, Joël
Ce concert est disponible en vidéo sur Cité de la musique live.

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