Stani Varice & les Guerriers (Houlgate, 11 Juillet 2005)
De passage à Houlgate, je rejoins un ami dans un hôtel très sympa, pour un soi-disant concert de Rock. Encore un ersatz de Punk destroy, craignais-je. En fait, ce groupe, encore peu connu, joue sur des concepts très modernes :
- l'idiotie, en concept opposé à la bétise, dans la lignée Lars Von Trier et Jean-Yves Jouannais : leur nom impossible de ridicule, "Stani Varice & les Guerriers", leur jeu sur scène, approximation ou exagération bouffone des codes du Rock, réduits à un cirque grotesque, où le bassiste singe un slam en se fracassant au milieu du public... Tout est minutieusement overdosé pour nous plonger dans un étrange malaise où l'intention se masque derrière la crétinerie affichée, pour mieux protéger son travail de sape...
- une conception très Free, déchainée à la limite du chaos, comme une réponse Rock aux extrêmismes Zorniens de Painkiller ; là encore, une telle dose bruitiste ne peut qu'annihiler l'entendement, et le message court-circuite les mécanismes habituels de censure mentale, ici assomés et rendus inopérants
- des musiciens qui ne communiquent absolument pas entre eux ; plus encore qu'une simple pose tragique sur la solitude moderne, c'est plutôt une critique de la compétition qui ruine même ces petites cellules de rébellion fraternelles que sont supposées être les groupes de rock : aucun "esprit de groupe", aucun sens de la collectivité, juste des individus juxtaposés sur une scène qui luttent les uns contre les autres, tout en s'ignorant, pour faire chacun le plus de bruit possible... Miroir éprouvant, presque insoutenable, du monde du travail, dont les poisons auraient déjà contaminés leurs ennemis même !
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