Antigone - Sophocle / Ivo Van Hove (Théâtre de la Ville - 3 Mai 2015)
L'affrontement entre Antigone et Créon, je le connaissais de mes années scolaires dans la version d'Anouilh, et alors qu'on nous expliquait doctement qu'en tant qu'adolescent et donc rebelle nous étions forcément du coté de la révoltée Antigone, moi je comprenais bien mieux le raisonnement politique de Créon ...
Mais ici c'est la version de Sophocle qui nous est proposée, dans une mise en scène assez simple d'Ivo Van Hove : un décor unique avec un grand mur en fond où sont projetées de nombreuses vidéos, pas toutes utiles d'ailleurs, et un décrochage de niveau qui crée des banquettes.
La plupart des acteurs forment le choeur, s'en détachent le temps de leur scène puis y replonge. Sont épargnés bien évidemment le couple vedette, Patrick O'Kane en Créon, imbu d'autorité, qui a la raison d'état pour lui mais manque cruellement de subtilité, et Juliette Binoche en Antigone, qui joue comme à coté de tous les autres, dans une autre tonalité, beaucoup plus émotionnelle, proche des cris et des pleurs ; mais comme elle dit, sa naissance déjà (d'Oedipe et de Jocaste) avait fait d'elle un monstre, placée en dehors de l'humanité commune.
Que le texte soit dit en anglais s'oublie rapidement, les sous-titres sont bien visibles de ma place. Et je me laisse happer par l'émotion, plus que par les questionnements philosophiques ou politiques. La fin me surprend en larmes, c'est donc que le spectacle était suffisamment réussi dans sa logique.
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