dimanche 2 décembre 2018

Jeanne Added (Le Trianon - 30 Octobre 2018)

En première partie, le groupe Alice Lewis présente sa pop française de bon aloi, aux mélodies accrocheuses mais qui sonnent trop comme du Daniel Balavoine ou du vieux Mylène Farmer, pour vraiment marquer. Comme la chanteuse ne bouge pas beaucoup sur scène, la prestation reste à hauteur de la musique, honnête mais sans plus.
Les billets indiquaient 18h30, mais c'était l'horaire d'ouverture des portes. Ce n'est que vers 21h que Jeanne Added arrive, entourée des maintenant habituels Narumi Herisson aux claviers (et vocaux) et Emiliano Turi à la batterie (jouée souvent debout) et de la nouvelle Audrey Henry (claviers et percussions). Si le set commence par le nouvel album (Remake, Harmless, Radiate ...), il mélange rapidement des titres du premier, en couleurs plus franchement electro que pour la précédente tournée, mais en ménageant de fréquents passages émotionnels. Cet équilibre, entre les danses gonflées d'énergies, et les moments au bord des larmes, n'est pas encore parfait - il s'affinera le long de la tournée. Et certaines chansons sont inexplicablement trop courtes, comme ce Radiate d'à peine quatre minutes, qui une fois l'envol pris, aurait pu continuer au moins le double.
Mais Jeanne Added reste une voix exceptionnelle, une présence scénique incandescente (qui élargit son jeu - aux sauts martelés s'ajoutent des déambulations aux déhanchés sinueux), et le concert est globalement captivant.
Pour le bis, elle revient seule, harnache son immense basse, et plonge dans le passé - un titre minimaliste que je ne connais pas, peut-être de l'époque Linnake , puis "Liebe", à déclencher des frissons chez les vieux fans (dont je suis).
Bref, un grand moment, mais qu'il faudra compléter par un autre concert plutôt en fin de tournée, quand le tout se sera pleinement épanoui.

Pas de photos : j'ai été instamment prié de déposer mon sac avec mon appareil photo au vestaire. Ce qui est un tantinet débile, vu les capacités de prises de vues des smartphones. Voici par exemple le concert dans de larges parts.

Ailleurs : Eric Debarnot

Eötvös - Bartok (Philharmonie de Paris - 24 Octobre 2018)

Péter Eötvös - Alle victime senza nome (aux victimes anonymes)

Sur le thème des migrants morts noyés en Méditerranée, une musique qui ne me laisse aucun souvenir.

Péter Eötvös - DoRéMi, concerto pour violon n°2

Le souvenir le plus marquant est que la soliste invitée Patricia Kopatchinskaja a demandé au premier violon soliste de l'Orchestre de Paris, Philippe Aïche, de l'accompagner dans les bis, quelques duos écrits par Béla Bartok.

Béla Bartok - Le Prince de Bois ; Suite de danses

Là non plus, ces interprétations de ces deux suites par l'Orchestre de Paris dirigé par Péter Eötvös n'auront pas été inoubliables. Une soirée qui ne laisse guère de traces.

eötvös / kopatchinskaja

Ailleurs : Vincent Guillemin

Gagaku - Ensemble Reigakusha (Philharmonie de Paris - 13 Octobre 2018)

Sukeyasu Shiba - Rodai Ranbu

L'Ensemble Reigakusha est un interprète émérite de gagaku, cette musique millénaire qui reste vivace au Japon aujourd'hui. On commence par une évocation des cérémonies de fête traditionnelles, dans une succession de morceaux dont certains sont très connus. Les musiciens y mettent le cérémoniel habituel, tenues vestinemntaires, disposition sur scène, entrées et sorties ritualisées.
Cela dure 40 minutes, mais elles sont divisées en huit sections, et la variété rend le tout très agréable.

Atsuhiko Gondai - Higan no Jikan

Il y a donc du Gagaku contemporain. C'est plus difficile d'abord, ne serait-ce que par manque de référent culturel. Pour aider à passer les 20 minutes, le danseur Kaiji Moriyama propose un solo ; mais son allure, torse dénudé, longs cheveux d'un blond très pale, me fait tant penser à un Iggy Pop nippon, que j'ai du mal à me concentrer.

Toshiro Saruya - Rinju

Rebelote, cette fois accompagné de quatre danseuses, qui font planer de longs voiles colorés tendus au-dessus des têtes, ce qui est d'un fort bel effet. Le reste me reste peu déchiffrable, surtout dans la longueur.
Ah oui, il y a aussi une installation, appelée "VOID", décrite par un rtexte savant comme un peinture composée de fines particules minérales "chargées de la mémoire lointaine de la terre", mais qui ressemble à un gros projecteur lentement mouvant sur la toile d'arrière-scène.

gagaku