Anne Teresa De Keersmaeker - Vortex Temporum (Théâtre de la Ville - 4 Mai 2014)
On commence ... par le premier mouvement de la pièce musicale de Gérard Grisey, interprétée avec intensité et sans partition par des musiciens de l'ensemble Ictus. Puis les danseurs viennent les remplacer, et c'est une sorte de transcription, chaque musicien remplacé par un danseur, chaque moment de la musique transformée en un mouvement spécifique. Puis les deux se mêlent, danse et musique, ou plutôt musique et danse, celle-ci étant un écho, une ombre, de la première.
Comme j'adore cette pièce, et que l'interprétation est d'un très haut niveau, je me régale à écouter Ictus. Par contre, je trouve qu'il manque quelque-chose au niveau de la danse. La démarche est brillamment conceptuelle, mais ça manque de chair, de contacts, de corps. Je ne crois pas qu'il y ait un seul moment où les corps sur scène se touchent. Ils courent beaucoup, en rond, comme d'habitude chez Keersmaeker, ils virevoltent et se tordent en tous sens, toujours au plus près de la musique et de ses propres distorsions et transformations, mais restent des vecteurs, non pas anonymes parce que les personnalités sont bien marquées, tant pour les musiciens que pour les danseurs, mais abstraits ; alors que j'aime dans la chorégraphie l'entre-deux des idées incarnées, ici la seconde partie de l'équation manque.
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Spotify : Gérard Grisey - Vortex Temporum
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