Nederlands Dans Theater – Tao Ye / Sharon Eyal & Gai Behar (Théâtre de la Ville - 21 Octobre 2023)
Tao Ye - 15
15 danseurs et danseuses forment un triangle sur scène, et répètent une même phrase chorégraphique très énergique, avec frappes de corps et cris, tous synchrones, tous habillés pareil, les individualités presque complètement gommées (même si la position fixe des interprètes dans le triangle crée de facto une hiérarchie, avec un meneur en pointe et ceux du fond quasi invisibles depuis ma position dans le bas de la salle).
La musique adopte exactement la même démarche que la danse, elle évolue lentement, gardant son caractère de transe, et impulse ou suit les modifications chorégraphiques : passage au sol, puis de nouveau debout, performance physique remarquable de toute la troupe. Le plus grand changement a lieu vers la fin, où les interprètes glissent le long des cotés du triangle, brisant ainsi la hiérarchie évoquée précédemment.
C'est plus impressionnant qu'émouvant, cela dit. Une démonstration de force, mais qui porterait quel discours ?
Sharon Eyal & Gai Behar - Jakie
La scène est tout aussi vide que précédemment, mais il y a un jeu sur les lumières plus complexe et subtil, avec du brouillard qui crée des premiers et des arrières plans. On a toujours une troupe, là aussi tous habillés pareils, mais il y a toujours des exceptions, des solistes détachés, et une exacerbation des différences de morphologie : ainsi au départ, on semble voir un géant parmi des lutins.
Les scènes sont presque oniriques, quoique très physiques et exigeantes, il y a plus de poésie, de mystère, de tensions dramatiques. Je retrouve par moments des sensations forsythiennes de mouvements paradoxaux issus du corps de façon inattendue. Il se pourrait qu'une histoire soit racontée, que je n'ai pas comprise - mais qui m'a happé quand même.
Ailleurs : Jean-Frédéric Saumont
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