Cabaret Contemporain - L'Homme Machine (Cité de la Musique - 10 janvier 2015)
Le "Cabaret Contemporain" est un groupe de musiciens plutôt atypique : un piano, deux contrebasses, une batterie, une guitare. Mais tous ces instruments sont joués de façon souvent peu conventionnelle, où l'aspect percussif est fortement mis en avant. La guitare par exemple est fixée horizontalement et jouée avec des baguettes frottées sur les cordes. Les contrebassistes utilisent souvent des maillets. Le piano est préparé. La batterie est augmentée d'un bon nombre d'éléments de percussion. Les boucles se superposent, qui génèrent en même temps rythmes et mélodies, avec une belle énergie, et un son très particulier, organique plus qu'acoustique. L'ensemble sonne comme une version douce de Einstürzende Neubauten ! Pour jouer du Kraftwerk, pourquoi pas ?
Les premiers morceaux sont assez peu connus, mais ils enchaînent ensuite sur les tubes du groupe allemand (The Model, Radioactivity, Tour de France ...).
Le point plus délicat du concert, c'est la chanteuse invitée. Linda Olah possède de grands talents de performeuse, et une voix capable de bien des registres, du growling sur "Tour de France", des piaillements sur "Pocket Calculator", du chant lyrique sur "Music Non Stop", elle est très étonnante. Mais elle n'est pas du tout "Machine". Dans le concept kraftwerkien de l'Homme Machine, il y a une fusion entre l'humain et l'électronique. Ici, les synthétiseurs ont été remplacés par des instruments acoustiques, utilisés de façon spécifique, et cela fonctionne très bien, on a toujours l'aspect mécanique des boucles superposées. Mais la chanteuse ne s'intègre pas du tout à cette sonorité d'ensemble. Elle semble presque une diva par moments, beaucoup trop en avant. Du coup, j'ai ressenti une sorte de malaise pendant tout le concert, et qui est du à son concept même. Bizarre.
Spotify : Kraftwerk - The Man Machine, Cabaret Contemporain - plays Moondog
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